Blockchain et supply chain

Le géant suisse de la logistique Panalpina se met à la blockchain sans céder à ses sirènes

Partenaire du récent Swiss Blockchain Hackathon, Panalpina met en avant une approche rationnelle et réaliste en matière de blockchain. Le groupe suisse de logistique mise sur des projets pilotes apportant des avantages tangibles.

Lors du récent Swiss Blockchain Hackathon, les développeurs de Panalpina ont aidé les participants à travailler sur une solution de traçabilité. (Source: Panalpina/Facebook)
Lors du récent Swiss Blockchain Hackathon, les développeurs de Panalpina ont aidé les participants à travailler sur une solution de traçabilité. (Source: Panalpina/Facebook)

Le groupe de logistique Panalpina s’intéresse de très près à la blockchain. La multinationale basée à Bâle faisait office de partenaire au récent Swiss Blockchain Hackathon dans la catégorie chaîne d'approvisionnement. Cinq développeurs IT de Panalpina ont en outre participé au hackathon en travaillant sur une solution assurant la traçabilité et l'authentification des produits dans le secteur pharmaceutique. Pour ce faire, ils ont mis au point une solution logicielle servant à des applications disparates de créer et de partager (aussi bien entre entreprises et à l'interne) des données d'événements survenant le long de la supply chain.

Le challenge auquel s'est attaqué Panalpina lors de ce hackathon ne doit rien au hasard, la multinationale ayant étudié en détails les cas d'utilisation envisageables dans le transport de fret et la logistique avant de lancer de son côté des projets pilotes. En collaboration avec des chercheurs de l’Université de Cardiff, Panalpina a en effet mené une recherche académique faisant appel au concept du sens-making (processus donnant du sens aux expériences) pour comprendre les avantages perçus de la blockchain pour la supply chain, les perturbations les plus susceptibles de se produire et les défis potentiels à relever. A l’aide de techniques de cartographie cognitive et d'analyse narrative, les chercheurs ont observé que les cadres supérieurs du domaine de la supply chain ont des perceptions mitigées au sujet de la blockchain, certains étant sceptiques quant à ses avantages et d'autres convaincus qu'elle améliorera la sécurité et la transparence.

La blockchain n'est qu'une partie d'une vision plus large

Un billet de blog détaille l’approche rationnelle et réaliste en matière de blockchain de Panalpina, le groupe se montrant bien conscient que de nombreux problèmes subsistent pour pouvoir transformer les promesses de cette technologie en réelles applications business (Les maillons faibles de la blockchain). «La blockchain n'est qu'une partie d'une vision plus large qui nécessite l'Internet des Objets (IoT) et des contrats intelligents pour exploiter pleinement le potentiel des chaînes d'approvisionnement de bout en bout, avec des effets bénéfiques sur les coûts et le temps», déclare Luca Graf, responsable de l'innovation numérique chez Panalpina.

Petits pas concrets

Après avoir identifié huit cas d’usage prometteurs, la multinationale suisse a décidé de lancer deux projets pilotes, avec des clients sélectionnés, pour digitaliser le connaissement (bon de chargement) de fret maritime. Les objectifs consistent à numériser les documents commerciaux tels que la liste de marchandises et le connaissement, stocker ces documents dans le cloud et utiliser la blockchain pour améliorer les processus et réaliser des économies sur le long terme. Selon Panalpina, seul ce type de projets qui constituent de petits pas concrets et apportant des avantages tangibles sont à même de convaincre les sceptiques.

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