Données personnelles

Des dizaines de millions de données Facebook siphonnées via une app tierce

Cambridge Analytica, firme d’analyse de données impliquée dans la campagne de Trump, a récolté les données de 50 millions de profils Facebook via une app présentée comme un outil de recherche.

(Source: CC0/pixabay)
(Source: CC0/pixabay)

La firme d’analyse de données Cambridge Analytica aurait siphonné les données de 50 millions d’utilisateurs de Facebook. Une information révélée par The Observer et le New York Times, se basant sur les dires d’un lanceur d’alerte, Christopher Wylie, ex-employé de Cambridge Analytica. Anticipant ces révélations, Facebook avait peu avant leur publication annoncé avoir banni de son réseau Cambridge Analytica, Christopher Wylie de même qu’Aleksandr Kogan, un professeur en psychologie à l’université de Cambridge ayant collaboré avec Cambridge Analytica. Notamment mandatée dans le cadre de la campagne électorale du président Trump et de celle du camp pro-Brexit, cette filiale du groupe britannique SCL s’est spécialisée dans le data mining et l’analytics appliqués au profilage de public électoral en vue d’adapter les messages de campagne selon les profils psychologiques.

Données récoltées via une app de recherche en psychologie

Pour recueillir les masses de données que nécessitent ses activités, Cambridge Analytica a fait appel au Pr Aleksandr Kogan, développeur d’une app présentée comme un outil de recherche en psychologie. Facebook concède avoir su dès 2015 que cette app, qui nécessite aux utilisateurs d’accepter la connexion aux données Facebook, avait servi à récolter des informations pour Cambridge Analytica. 270'000 utilisateurs avaient téléchargé cette app, précise le réseau, qui ajoute que ce mode de récolte des données, demandant le consentement des utilisateurs, n’a rien d’illégal. Facebook souligne toutefois que le professeur Aleksandr Kogan avait violé la politique du réseau en matière de protection des données en transmettant les informations (identité, «likes», données du profil) à une société tierce. Facebook avait de ce fait supprimé l'accès de l'app à sa platerforme.

Des données toujours en circulation?

Selon The Observer et le New York Times, le lanceur d’alerte estime qu’Aleksandr Kogan a fourni plus de 50 millions de profils à Cambridge Analytica, la connexion via Facebook ayant aussi donné accès au profil des amis des 270'000 utilisateurs de l’app. Un point qui constituerait une violation de la loi US sur la protection des données, selon The Washington Post. Le réseau pourrait dès lors devoir payer une lourde amende. En outre, selon le New York Times, bien que le professeur, Cambridge Analytica ainsi que Christopher Wylie auraient assuré à Facebook avoir détruit les données récoltées en 2015, des copies existeraient toujours. Facebook explique avoir ainsi suspendu les comptes des trois parties impliquées le temps d’investiguer sur l’existence de copies de ces millions de données.

Cette affaire a de quoi une nouvelle fois inquiéter les membres de Facebook quant à l’utilisation de leurs données et le contrôle exercé sur ces dernières par le réseau. Sur Twitter, un expert en protection des donnés rappellent que Facebook rejette depuis longtemps la responsabilité sur les utilisateurs en cas d'abus de leurs données.

Par ailleurs, des tutoriels circulent pour expliquer comment éviter ce type d’exploitation des données de profils Facebook.

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