Déchets électroniques

L’EPFZ invente un moyen durable de récupérer l'or des PC

Grâce à une éponge de fibrilles de protéines dérivée du lactosérum, des chercheurs de l'EPFZ ouvrent la voie à une méthode éco-responsable de récupération de l'or présent dans les composants électroniques.

La pépite d'or obtenue à partir de cartes mères d'ordinateurs. (Source: ETH Zurich / Alan Kovacevic)
La pépite d'or obtenue à partir de cartes mères d'ordinateurs. (Source: ETH Zurich / Alan Kovacevic)

Le matériel informatique et électronique contient une variété de composants extraits d’éléments naturels, dont le cuivre, le cobalt et même des quantités significatives d'or. Récupérer le précieux métal jaune des smartphones et ordinateurs usagés se présente comme un enjeu écologique majeur. Or, les méthodes de récupération existantes sont souvent énergivores et nécessitent l'utilisation de produits chimiques hautement toxiques. Un groupe de chercheurs de l’EPFZ aimerait corriger le tir. Ils ont imaginé une alternative à la fois efficace, rentable et surtout plus durable, souligne le communiqué de l'école polytechnique alémanique. 

L’équipe menée par le professeur Raffaele Mezzenga a conçu une éponge de fibrilles de protéines, obtenue à partir du lactosérum, un sous-produit de l'industrie alimentaire. Dans le cadre de leurs expériences en laboratoire, les scientifiques ont récupéré les cartes mères de vieux ordinateurs pour en extraire les composants métalliques. Ces derniers, une fois dissous dans un bain d'acide, libèrent leurs ions métalliques. L'éponge de fibres protéiques conçue par les chercheurs peut ensuite capturer les ions d'or. Cette méthode a permis d'obtenir une pépite de 450 milligrammes à partir de 20 cartes mères, composée à 91% d'or (le reste étant du cuivre), soit un alliage de 22 carats.

Cette nouvelle méthode de récupération d’or est commercialement viable, aux dires du professeur Mezzenga: le coût des matières premières et l'énergie nécessaire au processus sont 50 fois inférieurs à la valeur de l'or récupéré. L'équipe envisage désormais de développer cette technologie pour la commercialisation, en ciblant non seulement les déchets électroniques mais aussi les déchets industriels issus de la fabrication de microprocesseurs ou des processus de dorure. 

«Ce qui me plaît le plus, c'est que nous utilisons un sous-produit de l'industrie alimentaire pour obtenir de l'or à partir de déchets électroniques. En réalité, la méthode transforme deux déchets en or. Il n'y a rien de plus durable que cela», se réjouit le professeur Mezzenga. 

L’extraction est réalisée à l’aide d’une éponge de fibres de protéines de lactosérum. (Source: ETH Zurich / Mohammad Peydayesh)
Aérogel chargé d'ions d'or. (Source: Peydayesh M et al. Advanced Materials 2024)
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