UNIGE & Bordeaux

L’IA permet d’identifier la signature chimique de grands vins

Des chercheurs de l'Université de Genève, en collaboration avec des confrères de Bordeaux, ont mis au point une technique pour identifier la signature chimique de grands crus. Leur méthode fait appel au machine learning.

(Source: <a href="https://unsplash.com/@kelsoknight?utm_content=creditCopyText&utm_medium=referral&utm_source=unsplash">Kelsey Knight</a> sur <a href="https://unsplash.com/photos/people-tossing-their-clear-wine-glasses-udj2tD3WKsY?utm_content=creditCopyText&utm_medium=referral&utm_source=unsplash">Unsplash</a>)
(Source: Kelsey Knight sur Unsplash)

Une équipe de l'Université de Genève (UNIGE), en collaboration avec l'Institut des sciences de la vigne et du vin de l'Université de Bordeaux, a identifié la signature chimique des sept vins rouges. Et ce n’était pas gagné d'avance, des procédures testées à cette fin par le passé n’ayant pas été concluantes. «Cela s’explique par la grande complexité des mélanges et les limites des méthodes utilisées jusqu’ici qui s’apparentent, en quelque sorte, à chercher une aiguille au milieu d’une botte de foin», explique Alexandre Pouget, professeur ordinaire au Département des neurosciences fondamentales de la Faculté de médecine de l’UNIGE. 

Chromatographie et IA

Pour parvenir à identifier des grands crus grâce à leur signature chimique, les chercheurs ont exploité une technologie d’intelligence artificielle associée à la méthode de «chromatographie en phase gazeuse» qui consiste à séparer les composants d’un mélange par affinité entre deux matières, explique l'UNIGE dans son communiqué. En résulte des chromatogrammes qui affichent des pics représentant les séparations moléculaires. Dans le vin, ces pics sont extrêmement nombreux en raison du grand nombre de molécules qui composent la substance. 

A l'aide du machine learning, les chercheurs des universités de Genève et de Bordeaux ont entraîné des modèles d’IA à repérer des schémas récurrents dans les ensembles de données formés par ces chromatogrammes. «Au lieu d’extraire certains pics et d’en déduire des concentrations, cette méthode nous a permis de prendre en compte les chromatogrammes complets de chaque vin - qui peuvent compter jusqu’à 30 000 points - en incluant le ‘‘bruit de fond’’, et de résumer chacun d’entre eux à deux coordonnées X et Y, après élimination des variables inutiles», explique Michael Schartner, ancien post-doctorant à l’UNIGE et premier auteur de l’étude. 

Chaque domaine a une signature chimique propre

Les coordonnées obtenues via cette méthode ont créé sept nuages de points pour autant de millésimes de vins bordelais. «Cela nous a permis de démontrer que chaque domaine a bien une signature chimique propre. Nous avons également observé que trois vins étaient regroupés sur la droite et quatre sur la gauche, ce qui correspond aux deux rives de la Garonne sur lesquelles se situent ces domaines», indique Stéphanie Marchand, chercheuse à l’Institut des Sciences de la Vigne et du Vin (ISVV) de l’Université de Bordeaux, co-auteure de l’étude. Selon les chercheurs, leur technique permet d’identifier avec 100% de précision l’origine géographique d’un vin. 
 

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