Covid-19

Huit opérateurs de télécommunication vont fournir les données de leurs clients à l’UE

Afin de suivre l’évolution de l’épidémie de coronavirus, huit opérateurs présents en France, Allemagne, Espagne, Italie, Norvège, Suède et Autriche vont partager les données de géolocalisation de leurs clients avec la Commission européenne. Une mesure qui n’enfreint pas le RGDP, selon le Contrôleur européen de la protection des données. En Suisse, l'OFSP confirme sa collaboration avec Swisscom.

(Source: Adobe Stock)
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Huit opérateurs de télécommunications ont accepté de partager les données de géolocalisation de leurs clients à la Commission européenne, dans le but de freiner l’épidémie de coronavirus. Il s’agit d’Orange (France), Vodafone (Allemagne), Deutsche Telekom (Allemagne), Telefonica (Espagne), Telecom Italia (Italie), Telenor (Norvège), Telia (Suède) et A1 Telekom Austria (Autriche).

Selon Reuters, la Commission européenne aura pour objectif d'agréger les informations de géolocalisation afin de coordonner des actions pour contrôler la propagation du virus. La densité de la population sera analysée dans le temps pour examiner le lien entre les mesures de confinement et l’avancée de l’épidémie. Les données seront anonymisées, ne se résumant qu’à un code postal, avant d’être détruites une fois la pandémie surmontée.

Dans une lettre destinée à l’exécutif européen, Wojciech Wiewiorowski, directeur du Contrôleur européen de la protection des données (EDPS), s’est montré rassurant quant à l’application du RGPD, suffisamment «flexible pour permettre de telles mesures» en raison de l’urgence sanitaire. «Il serait également préférable de limiter l'accès aux données aux experts autorisé en épidémiologie spatiale, en protection des données et en science des données», conclut-il, en insistant sur le «caractère extraordinaire de la situation».

La situation se précise en Suisse

Il s’agit d’une collaboration semblable à celle entre l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) et Swisscom. Selon les informations du quotidien Le Temps, ICTjournal rapportait il y a deux jours que l'opérateur allait se baser sur les données de localisation de ses cartes SIM pour identifier les attroupements de plus 20 smartphones dans un espace de 100 mètres sur 100, avant d’envoyer ces informations à Berne. Une décision depuis confirmée par l’OFSP, qui explique avoir fait cette demande auprès de Swisscom pour vérifier si l’interdiction de se rassembler dans les lieux publics était bien respectée. Les données sont évaluées 24 heures après leur collecte et ne sont pas personnalisées, ce qui empêche de tirer des conclusions sur les individus. «Dès que l’ordonnance 2 COVID-19 ne sera plus en vigueur, nous cesserons de recevoir des données», précise l’OFSP. Swisscom précise qu’il est possible de s’opposer à l’envoi de ses données en désactivant cette option dans l’espace clients en ligne.

En Asie, plusieurs pays ont déjà utilisé les données des citoyens pour tenter d’enrayer l’épidémie. À Taiwan, la propagation du virus reste limitée grâce à l’analyse de données Big Data et l’enregistrement en ligne des antécédents de voyage. En Chine, le gouvernement a imposé dans certaines régions l’utilisation d’applications et de codes QR pour déterminer si une personne est contagieuse ou non, selon les données fournies par l’utilisateur et les entreprises étatiques.

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