Cybersécurité

Une solution open source de vote sur la blockchain Made in EPFL

Grosse semaine pour le vote électronique en Suisse: alors que Zoug lance un test de vote sur la blockchain pour ses habitants, l’EPFL annonce la mise à disposition d’un système similaire open source et le Conseil fédéral accélère sur la généralisation du vote électronique.

(Source: niyazz / Fotolia.com)
(Source: niyazz / Fotolia.com)

Le Center for Digital Trust (C4DT) de l’EPFL a annoncé la mise à disposition «bientôt» d’un système de vote électronique open source basé sur la blockchain, à travers sa toute nouvelle Digital-Trust Open Platform.

Coupant l’herbe sous le pied de la ville de Zoug qui a lancé, lundi 25 juin, un projet pilote stockant sur une blockchain les avis des habitants de la ville sur diverses questions, l’école lausannoise a de son côté fini le test de cette «première mondiale [qui] cumule les garanties liées à l'anonymat cryptographique et à la vérification décentralisée du processus», assure son communiqué.

Utilisé pour des élections internes à l’institution, le système développé par le Laboratoire de systèmes décentralisés et distribués de l’EPFL (DEDIS) enregistre les votes, anonymisés, sur différentes machines indépendantes. «Aujourd’hui, dans des élections contestées, les partis d’opposition ou la communauté internationale doivent se contenter d'envoyer des observateurs. En passant à un vote électronique avec cette approche décentralisée, les données sont vérifiables par tous, et la preuve de non manipulation est apportée», se félicite Olivier Crochat, directeur exécutif du C4DT.

Un risque pour la démocratie?

Cette initiative plaira certainement au Conseil fédéral qui, le 27 juin, a chargé la Chancellerie fédérale d’élaborer un projet pour faire du vote électronique le troisième canal de vote des citoyens suisses, dans les cantons qui le souhaitent. La procédure de consultation précédant nécessairement toute modification de la loi fédérale sur les droits politiques (LDP) sera ouverte dès cet automne. Dans la foulée de cette annonce qui faisait suite à la remise du rapport du groupe d’experts Vote électronique au Conseil fédéral, la Commission des institutions politiques du Conseil national a rejeté, le 28 juin, deux initiatives parlementaires qui visaient à stopper le développement du vote électronique.

De nombreuses voix s'élèvent depuis pour mettre en garde contre les risques que fait peser le e-voting sur la démocratie. Invité de la RTS jeudi matin, le député vert zurichois Balthasar Glättli (auteur de l'une des initiatives) pointait ainsi que «l'échelle à laquelle il pourrait y avoir un problème de sécurité serait beaucoup plus grande qu'avec le vote traditionnel.» L’entrée dans l’équation de la blockchain fera-t-elle bouger les lignes?

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