Fake news

Le fondateur de Wikipédia lance sa propre initiative pour lutter contrer l’intox

Jimmy Wales, fondateur de Wikipédia, se lance à la chasse des «fake news» et met en place WikiTribune. Lors de l’élaboration d’articles, le nouveau média fera collaborer les internautes avec dix journalistes employés.

(Source: WikiTribune)
(Source: WikiTribune)

Apparue sur le devant de la scène médiatique et dénoncée lors des présidentielles américaines et françaises, la problématique des «fake news» a déjà fait réagir Google et Facebook. Elle semble être à présent la nouvelle bête noire de Jimmy Wales. Le fondateur de Wikipédia a mis en place WikiTribune, un nouveau média faisant collaborer des journalistes professionnels et des internautes volontaires, dans le but de «protéger et d’améliorer les articles publiés».

Jimmy Wales a lancé une campagne de financement participatif dans le but d’engager dix journalistes et de lancer la nouvelle plateforme en septembre 2017. Les journalistes seront ensuite payés grâce aux dons des internautes. Le projet sera indépendant de la Fondation Wikimedia, organisation à but non lucratif, qui héberge entre autres Wikipédia et Wikinews.

La promesse d'une info de qualité

Sous le slogan «The news is broken and we can fix it.», Jimmy Wales promet une information de qualité, contrôlée à tout moment par les internautes. Basée sur un principe de transparence absolue, les lecteurs auront accès aux sources employées pour créer les articles. Les journalistes employés s’engageront en outre à ne publier que des articles basés sur des faits vérifiables.

Une démarche qui soulève des questions

A peine lancé, le projet soulève déjà des questions. Adrienne LaFrance, journaliste pour le magazine The Atlantic, avait déjà elle-même collaboré pour un média se basant sur le même principe. Selon elle, le principal problème de WikiTribune repose sur le fait qu’un journaliste payé ne peut pas être considéré l’égal d’un journaliste ou d’un contributeur non payé. « La différence entre un journalisme professionnel et un journalisme de hobby n’est pas toujours mesurable en matière de compétences, mais il est quantifiable en temps et autres ressources nécessaires pour accomplir le travail», explique-t-elle sur le site de The Atlantic.

Dans un article du site spécialisé dans le journalisme Nieman Lab, Andrew Lih chercheur à la «American University's school of communication», estime que ce nouveau média «hybride» aura plus de succès que Wikinews, projet fondé par la Fondation Wikimedia, se basant également sur un principe de collaboration. «Sous la supervision des journalistes professionnels, le public aura la lourde tâche de recherche et de vérification des faits. On laisse alors à la foule faire ce pour quoi elle est douée.»

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