GenAI & créatifs

Marion Scala, Wide Agency: «L’IA peut repousser les limites de l’imagination»

Marion Scala est en charge du programme Hi’Tech Luxury Innovation chez Wide Agency. Elle ­partage son point de vue sur la façon dont les outils d’IA générative peuvent aider les professionnels du marketing et du design, notamment en leur libérant du temps.

Marion Scala est Hi’Tech Luxury Innovation Program Director by Micropole pour Wide Agency.
Marion Scala est Hi’Tech Luxury Innovation Program Director by Micropole pour Wide Agency.

Dans le cadre du programme Hi’Tech Luxury que vous encadrez, vous avez développé une offre de ­formation sur l’IA et ses outils génératifs. Pouvez-vous nous en dire plus?

Le parcours de formation a pour objectif de démystifier l’IA en optant pour une montée en compétences progressive et pédagogique de l’ensemble des collaborateurs et métiers: le gain en performance et en productivité est un des atouts principaux dans ce progrès technologique. Dans ce cadre, un consultant accompagne les collaborateurs de marques du secteur Luxe et Beauté pour les former notamment aux IA génératives «Text-to-image» tel que Midjourney ou Stable Diffusion ou encore «Text-to-Text» tel que ChatGPT. La formation s’adresse à tous les métiers et intéresse bien sûr en particulier ceux qui gravitent autour de la création produit. Un premier niveau de la formation suit une approche «learning by doing» pour familiariser les participants à ces nouveaux outils et leur faire prendre conscience des opportunités infinies de cas d’usages qui s’offrent à eux. Il y a autant d’IA que de cas d’usage. Un second niveau propose d’entrer dans un processus d’idéation où les participants sont invités à prendre du recul pour imaginer des cas d’usage pour leur marque.

Pensez-vous que les outils d’IA générative ont un ­impact positif sur les métiers créatifs?

Le programme Hi’Tech Luxury porte un regard relativement positif sur ces outils qui, selon nous, permettent de réduire la durée de certaines tâches chronophages, gagner en productivité et davantage concentrer les efforts créatifs sur des tâches à forte valeur ajoutée. D’un point de vue personnel, je pense que l’IA peut repousser les limites de l’imagination et de la productivité. Il faut aussi souligner que la notion de collaboration entre l’humain et l’IA est absolument essentielle. On peut en quelque sorte voir ces nouveaux outils comme un exosquelette.

Quelles aides concrètes ces outils peuvent-ils ­apporter?

Prenons l’exemple de ma première expérience professionnelle, lorsque je travaillais au sein d’équipes Marketing en développement produit et notamment sur le parfum: trouver le bon visuel pour illustrer une idée ou un concept pouvait représenter de nombreuses heures de travail. J’aurais eu Midjourney, Stable Diffusion ou n’importe quel autre outil d’IA générative de text-to-image entre les mains, j’aurais pu donner vie facilement et rapidement à mon imagination et ce, sans passer obligatoirement par des banques d’images existantes. Les outils d’IA génératives permettent de rendre accessible la créativité sans remplacer le talent d’un humain.

Les graphistes ou designers peuvent-ils aussi en ­tirer profit?

Pour les designers, ces outils permettent par exemple de se décharger de certaines tâches chronophages qui pourraient être alors quasi automatisées par l’IA en mettant en place certains flux. Le temps gagné pourra être consacré à des tâches plus valorisantes de réflexion ou de recherche de nouveaux concepts. De plus, l’IA générative permet de produire des contenus qui peuvent soit coller parfaitement à un brief, soit proposer une piste plus surprenante qui pourra être suggérée au client comme une option supplémentaire.

Comment ces IA vont-elles évoluer selon vous?

Chaque IA apprend en continu de l’homme ce qui implique une évolution constante. L’IA va ainsi atteindre des niveaux de plus en plus qualitatifs. Le nombre d’itérations nécessaires à l’obtention d’un résultat satisfaisant devrait en outre baisser. Cela dit, cette évolution pose d’importants défis, notamment en matière de propriété intellectuelle. Il s’agira de trouver une solution pour protéger des œuvres d’artistes produites par la machine. Selon moi, les possibilités qu’apportent le Web3 et la tokenisation sont une piste à explorer. Même si aujourd’hui, le Web3 n’est pas une solution suffisante, elle peut permettre de limiter les dérives d’appartenance en attendant que des réglementations s’appliquent.

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