Thomas Gendulphe, Cross: «Nous avons une proximité avec l'opérationnel qui se ressent dans la cohésion de l'entreprise»

Vous avez pris les rênes de Cross Suisse il y a 3 mois. Qu’est-ce qui vous a motivé?

À la fois l'entreprise et le projet. Je connaissais Cross depuis de nombreuses années, en tant que client et que concurrent. Je savais l'engagement de ses collaborateurs, la qualité de son portefeuille client et de ses réalisations. Lorsque Christian Poyau, PDG du groupe Micropole, m'a contacté pour redynamiser l'entreprise j'ai tout de suite été intéressé. Cela répondait par ailleurs à un souhait de revenir en Suisse après plusieurs années à l'étranger.

Qu’avez-vous entrepris durant ces 100 premiers jours? Quels défis avez-vous dû relever?

Nous avons de réels talents et un engagement très fort dans l'entreprise. Il y a une âme chez Cross. En revanche il était nécessaire d'adapter l'organisation pour être plus en phase avec les attentes du marché. Ma première préoccupation a été de rencontrer les collaborateurs pour comprendre leurs préoccupations, leurs attentes et expliquer le nouveau projet. J'ai ensuite rapidement mis en place une équipe de management pour accompagner le changement. Le défi est que cela soit porté par l'ensemble des collaborateurs et pas uniquement par la direction dans une logique top-down. Chez Cross l'ensemble des managers vient du terrain, moi y compris. Nous avons donc une connaissance pratique et une proximité avec l'opérationnel qui se ressent dans la cohésion de l'entreprise. Il en résulte un collectif fort et qui facilite grandement les choses.

Quelle perception avez-vous du marché et de la demande de la clientèle romande?

La Romandie est un maché très mature comparativement à d'autres régions comme l'Espagne où j'ai œuvré ces dernières années. Les clients sont conscients du niveau d'investissement nécessaire pour que leurs projets soient un succès. Nous connaissons cependant une forte tension sur les prix depuis une dizaine d'années qui nous a obligé à développer des offres nearshore. C'est maintenant une condition nécessaire pour être compétitif, que ce soit pour les multinationales ou les PME locales, d'autant qu'un frein psychologique a sauté depuis la généralisation du télétravail. L'autre caractéristique marquante est le niveau d'exigence en termes de qualité. Etant actif en Suisse depuis 40 ans, elle est intégrée dans notre ADN.

Comment comptez-vous développer l’activité de Cross en Suisse? Où vont vos priorités: à l’offre, aux compétences, à la commercialisation, au positionnement?

Tout d'abord en mettant la priorité sur la Suisse Romande, ce qui n'était pas le cas ces dernières années. Nous serons davantage présents et davantage visibles. Nous allons poursuivre le développement de Wide, qui est la première agence digitale de la région avec des projets emblématiques. Ensuite en mettant plus d'énergie sur la commercialisation de nos nouvelles offres, particulièrement Data, pour laquelle le marché a des attentes fortes. L’expertise du Groupe est très importante sur ces sujets qui correspondent autant à des enjeux des Métiers que des demandes des Directions Informatiques. Je pense par exemple à la Data Gouvernance ou au Cloud. Enfin en déployant notre modèle hybride local+nearshore qui donne un avantage prix et capacité à nos clients.

Si vous deviez vous en tenir à quelques indicateurs, qu’est-ce qui vous ferait dire dans un an que vous tenez le bon cap?

Le premier est l’engagement des équipes, car c'est un projet collectif, une aventure que nous partageons ensemble. Les autres apparaissent déjà en filigrane dans mes réponses précédentes: activité en Suisse Romande, progression des nouvelles offres et progression du modèle hybride. Les indicateurs de performance financière classiques, restent bien entendu présents mais sont une conséquence du bon déroulement de la transformation.