Les employés suisses sont submergés: l’IA est-elle la solution?
En Suisse, les employés se sentent toujours plus débordés et les managers observent un manque d'esprit d'innovation, selon le Microsoft Work Trend Index 2023. De là à souhaiter déléguer un maximum de tâches aux outils d'intelligence artificielle?
La nouvelle édition du Work Trend Index annuel de Microsoft montre qu’en Suisse, plus de deux tiers des employés jugent ne pas avoir assez de temps pour se concentrer sans être interrompu. Et plus de la moitié estime ne pas être en mesure d’accomplir toutes leurs tâches. Avec le risque de ne plus bénéficier de suffisamment d'heures et d'énergie pour penser de manière innovante.
Ce phénomène préoccupe plus de la moitié des cadres supérieurs. «La quantité de données, d’e-mails et de chats dépasse notre capacité à les traiter tous. Chaque minute que nous passons à gérer cette charge numérique est une minute que nous ne pouvons pas consacrer à un travail créatif. Dans un monde où la créativité est la nouvelle productivité, cette charge numérique est plus qu’un simple inconvénient – elle a un impact sur les business», font observer les auteurs de l’étude, menée auprès de 31’000 personnes dans 31 pays, dont environ 1’000 en Suisse.
A ce constat de surmenage improductif s’ajoute la surcharge inutile due à la «réunionite»: selon le rapport de Microsoft, trois collaborateurs sur quatre considèrent indispensable leur présence lors des réunions.
L’IA, la solution?
L'étude de Microsoft se penche naturellement sur la manière dont l’IA pourrait constituer une réponse à la problématique décrite précédemment, celle d’employés surmenés, aux capacités d'innovation limitées. Il semblerait que passablement d’employés en Suisse y perçoivent une solution: les résultats indiquent que deux tiers d’entre eux délègueraient volontiers leurs tâches à l’IA. Néanmoins, la moitié des personnes sondées ne craint pas pour autant que ces technologies ne viennent remplacer leur job. Les tâches qu’ils se voient confier à l’IA sont diverses, aussi bien administratives qu'analytiques ou créatives. «Il est fascinant de constater que les gens sont plus enthousiastes à l'idée que l'IA les sauve du burn-out qu'ils ne sont inquiets à l'idée qu'elle élimine leur emploi», commente l'auteur et professeur de psychologie organisationnelle Adam Grant, cité dans le rapport de Microsoft.
Du côté des managers, ils sont aussi plus nombreux à envisager l'augmentation de la productivité avec ce type d’outils plutôt qu’une réduction des effectifs. Les cadres comptent en effet sur ces outils pour l’automatisation des tâches, mais aussi pour l’amélioration du bien-être du personnel qui pourra dès lors se concentrer sur des tâches importantes.
Au-delà des questions liées à l’IA, le Microsoft Work Trend Index 2023 s’intéresse notamment à l'environnement de travail idéal que les employés souhaitent voir s’imposer d'ici 2030. Les personnes interrogées déclarent entre autres qu'elles apprécieraient surtout les changements qui leur feraient accomplir des tâches qualitatives et acquérir de nouvelles compétences plus rapidement.
