Déluge de données

70% des chefs d’entreprise préféreraient laisser les machines décider

Selon une vaste enquête d’Oracle, les organisations souffrent d’une inflation de données devenue un obstacle plutôt qu’une aide à la décision. Croyant mordicus à l’apport des data, deux tiers des employés et chefs d’entreprises seraient dès lors prêts à déléguer aux machines le soin de prendre les décisions data-driven.

(Source: Honglin Shaw sur Unsplash)
(Source: Honglin Shaw sur Unsplash)

L’entreprise data-driven a du plomb dans l’aile. Selon une vaste enquête réalisée par Oracle auprès de plus de 14’000 employés et dirigeants d’entreprise, le déluge de données fait qu’il leur est difficile de prendre les décisions, que ces mêmes données sont supposées faciliter. 

L’idéal data-centric face à la réalité

L’étude conduite dans 17 pays témoigne d’une profonde contradiction dans l’attitude face aux données. Il y a d’un côté l’ambition de davantage fonder les décisions sur les données gages d’objectivité. Les dirigeants aimeraient que les données les aident à prendre de meilleures décisions (44%), à réduire les risques (41%), à décider plus rapidement (39%), à augmenter les revenus (37%) et à se préparer aux événements imprévus (29%). Ils sont plus de 90% d’entre à penser que les bonnes données et informations peuvent les aider à prendre de meilleures décisions en matière de RH, de finance, de chaîne d’approvisionnement et d’expérience client.

De l’autre côté, on assiste dans la réalité à une déferlante de données dont on ne sait si elles sont fiables. 78% des sondés pensent ne jamais avoir été autant bombardés de données provenant de sources différentes pour prendre des décisions. Un tiers des répondants ne sait pas à quelles données ou sources se fier et 70% ont déjà renoncé à prendre une décision en raison d’un volume de données trop intimidant. 

Le constat est le même chez les chefs d’entreprise. Trois quarts des dirigeants admettent que le volume et le manque de confiance dans les données les ont déjà complètement empêchés de prendre des décisions et 89% pensent que le nombre croissant de sources de données entrave le succès de leur entreprise. Ils reprochent également aux données d’être décalées par rapport aux décisions à prendre. 72% d’entre eux estiment que la majorité des données disponibles ne sont vraiment utiles que pour les experts en données en mesure de les interpréter et de les exploiter.

Cette contradiction conduit à des comportements que personne ne souhaite. Les gens sont stressés, ils regrettent les décisions qu’ils ont prises,  ils se méfient de la manière dont les données sont utilisées pour décider. Trois quarts des chefs d’entreprise jugent que leurs collaborateurs cherchent après coup des données pour étayer leurs choix, tandis que la même proportion des employés pensent que les entreprises prennent des décisions en faisant passer l’opinion de la personne la mieux rémunérée avant les données.

Lâcher les rênes

Face à la difficulté de concilier ambition data-centric et inondation de données impropre à la décision, deux tiers des professionnels envisagent de confier leurs décisions aux systèmes informatiques. Trois quart des sondés estiment qu’une entreprise qui exploitant la technologie pour prendre des décisions à partir des données est davantage digne de confiance et sera plus performante. Ils envisageraient sérieusement d’investir dans une entreprise avec une telle approche (76%), de s’y associer (77%) ou d’y travailler (78%).

Pour T. K. Anand, Vice-Président exécutif d’Oracle Analytics, les entreprises doivent surtout revoir leur approche en matière de données: «L’hésitation, la méfiance et le manque de compréhension face aux données mis en lumière dans cette étude montrent que de nombreuses personnes et entreprises doivent repenser leur approche de traitement des données et de la prise de décision. Il est vraiment nécessaire de pouvoir connecter les différentes étapes: la collecte des données, leur analyse, la prise de décision et l’action».

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