Détection de passagers

IA et capteurs thermiques pour débusquer les fraudes au covoiturage

Pour lutter contre les personnes qui trichent en empruntant les voies de covoiturage, les autoroutes françaises déploient des «radars» qui détectent le nombre d'occupants d’un véhicule. En région Rhône-Alpes, ces systèmes combinent IA et capteurs thermiques.

(Source: Photo de <a href="https://unsplash.com/fr/@davidemrich?utm_content=creditCopyText&utm_medium=referral&utm_source=unsplash">David Emrich</a> sur <a href="https://unsplash.com/fr/photos/deux-hommes-assis-a-linterieur-du-vehicule-LcSpQ36Q2us?utm_content=creditCopyText&utm_medium=referral&utm_source=unsplash">Unsplash</a>)
(Source: Photo de David Emrich sur Unsplash)

Le covoiturage est encouragé en France et des voies spécialement réservées à ce mode de mobilité ont fait leur apparition ces dernières années dans plusieurs zones urbaines. C’est notamment le cas au poste frontière genevois de Thônex-Vallard. Le challenge pour les autorités consiste à s’assurer que ces voies sont bel et bien empruntées dans le respect des règles. Selon le site du Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, «le covoiturage consiste en l’utilisation commune d’un véhicule par un conducteur non professionnel avec un (ou plusieurs) passager(s) pour effectuer tout ou partie d’un trajet initialement prévu par le conducteur.» 

Détecter les mannequins

En octobre 2020, le groupe Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APRR) a communiqué sur la mise en service de la première voie réservée au covoiturage de France, sur l’A48 à l’entrée de Grenoble. La question d'éventuelles fraudes, par exemple en simulant la présence d’un passager, s'est posée d’emblée: la société Pryntec, basée en Bourgogne et spécialisée dans l’analyse d’images vidéo, a été mandatée pour mettre au point un dispositif de contrôle. «L’objectif c’est que notre système puisse déterminer toutes les situations de covoiturage en éliminant ce qu’on appelle les ‘faux positifs’, dont les mannequins pourraient faire partie», a précisé Stéphane Bidault, président de Pryntec. 

Caméras thermiques et intelligence artificielle

Différents médias français soulignent que le système imaginé par Pryntec se fonde en partie sur des caméras thermiques. Le site du fabricant ne le mentionne néanmoins pas de façon explicite. Les pages web consacrées à sa solution de comptage du nombre d’occupants dans les véhicules assurent que celle-ci est non intrusive, conforme au RGPD et qu’elle profite d’un taux de fausse détection inférieur à 1%. Le dispositif est présenté comme un «totem tout-en-un» qui abrite un logiciel d’analyse d’images par intelligence artificielle, un système d’exploitation et une connexion au réseau. De même que des capteurs de lecture automatique de plaques d’immatriculation (LAPI). L’entreprise évoque en outre des «algorithmes de deep learning pour gagner en performance, et autres secrets de fabrication» qu’elle ne peut dévoiler. 

Capteurs infrarouges 

Magazine français consacré à l’automobile, L’Argus fait remarquer qu’il est abusif de parler de radar, s'agissant plus exactement d’un système vidéoverbalisation assistée par ordinateur (le contrôle et la décision de verbaliser revenant aux gendarmes). Les dispositifs de Pryntec équipent plusieurs voies en région Rhône-Alpes (Grenoble, Lyon et Annecy). Deux autres fabricants ont livré des systèmes de détection de faux passagers, dans la région parisienne (Cyclope.ai et Hovy). Selon L’Argus, ces technologies font toutes appel à des algorithmes d'intelligence artificielle. Les concurrents de Pryntec miseraient toutefois non sur des capteurs thermiques mais infrarouges. 

Ces solutions de comptage d'occupants d'un véhicule sont jusqu'ici déployées à titre préventif. Mais ils devraient bientôt déboucher sur des verbalisations à Lyon. Et probablement dans le cadre des Jeux Olympiques de Paris l'été prochain. 
 

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