Stratégie cloud… ou pas

Uber change son fusil d’épaule et opte finalement pour le cloud

Uber, qui n’avait pas encore opté pour une infrastructure cloud, change de stratégie. Le service de chauffeurs à la demande migre sur les plateformes de Google et d’Oracle. Du côté de Basecamp, le chemin est inverse.

(source: Unsplash, montage ICTjournal)
(source: Unsplash, montage ICTjournal)

Firme emblématique de la Silicon Valley, Uber n’avait toutefois pas embrassé la révolution du cloud. Jusqu'à maintenant… Le service de chauffeurs à la demande vient en effet de signer un deal pour utiliser le cloud d'Oracle et a également étendu son partenariat avec Google pour utiliser sa plateforme. 

Avec la firme de Mountain View, Uber va déplacer certaines de ses infrastructures les plus importantes vers Google Cloud et utiliser d'autres services, comme Ads et Google Maps Platform, afin de moderniser son architecture et accélérer le développement d'applications, explique une annonce de Google. 

Concernant Oracle, le fournisseur a conclu avec Uber un partenariat stratégique de sept ans avec l’objectif déclaré d’accroître, entre autres, la rentabilité du fer de lance de la gig economy. Uber va dans cette optique migrer certaines de ses charges de travail les plus critiques vers l’Oracle Cloud Infrastructure (OCI). 

Dans un billet de blog posté en septembre dernier, les ingénieurs d’Uber expliquaient se débattre avec une dette technique, des tâches manuelles et des systèmes on-prem exigeants. Soulignant explicitement que les équipes et les outils maison n'étaient plus en mesure de suivre et d’assurer la croissance de l'infrastructure nécessaire pour répondre aux besoins.

«Nous avions besoin d'un fournisseur de cloud qui puisse nous aider à optimiser notre innovation tout en réduisant nos coûts globaux d'infrastructure», précise le CEO d'Uber, Dara Khosrowshah, cité dans le communiqué d’Oracle. 

Pourquoi Basecamp et Hey nagent à contre-courant et abandonnent le cloud 

En se tournant finalement vers le cloud, Uber opte pour une stratégie opposée à certaines start-up. Notamment 37signals, qui édite les applications Basecamp (project management) et Hey (collaboration). Dans un long billet de blog, son CTO David Heinemeier Hansson (créateur du framework web Ruby on Rails) explique pourquoi il a décidé que les services dont il a la charge ne reposeraient dorénavant plus sur une infrastructure cloud.

A ses yeux, le modèle de souscription n’est finalement pas une bonne affaire pour les entreprises de taille moyenne qui connaissent une croissance régulière. Il fait observer que les économies qui étaient censées découler d'une moindre complexité ne se sont jamais concrétisées. Pour lui, le cloud peut être avantageux dans deux contextes: lorsque l’application est simple sans beaucoup de trafic ou lorsque les besoins de montée en charge fluctuent beaucoup. 

«Amazon, en particulier, réalise des profits en louant des serveurs avec des marges obscènes», tacle l’entrepreneur. Pour lui, le marketing des fournisseurs n’est souvent que poudre aux yeux. «Je considère donc qu'il est de notre devoir, chez 37signals, de faire notre part pour nager à contre-courant. Nous avons un modèle économique qui est incroyablement compatible avec la possession de matériel et son amortissement sur plusieurs années. Jusqu'à très récemment, tout le monde gérait ses propres serveurs, et une grande partie des progrès réalisés en matière d'outils qui ont permis le cloud est également disponible pour vos propres machines. Ne laissez pas les intérêts bien établis du cloud vous éblouir en vous faisant croire que gérer votre propre installation est trop compliqué», conclut le CTO de 37signals. 
 

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