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Thomson Reuters intègre les tweets dans son analyse financière

par Maryse Gros / LeMondeInformatique.fr

Eikon prend le pouls des médias sociaux. La plateforme, qui donne accès à des outils de trading et d'analyse, s'enrichit de fonctions permettant de visualiser les volumes de commentaires positifs ou négatifs diffusés sur les sociétés via Twitter.

A Wall Street, l'entrée de Twitter en bourse n'est pas passée inaperçue. (Quelle: Twitter)
A Wall Street, l'entrée de Twitter en bourse n'est pas passée inaperçue. (Quelle: Twitter)

Le service de trading Eikon du groupe d'information financière Thomson Reuters dispose maintenant d'un outil d'analyse de sentiments à appliquer aux informations diffusées sur les médias sociaux. La plateforme permet aux courtiers d'accéder à des actualités financières, des transactions boursières et des outils de recherche et d'analyse. Elle a été lancée en 2010, après deux années de développement et un investissement d'un million de dollars, rappellent nos confrères de Computerworld UK. Le service compte aujourd'hui 120 000 utilisateurs.

L'outil d'analyse de sentiments disponible dans la dernière version d'Eikon va permettre de déterminer si un tweet contient un message positif ou négatif, comme Thomson Reuters le fait pour son service News Analytics. En s'appuyant sur Twitter et sur StockTwits, réseau social utilisé par les traders et investisseurs, l'outil fournira toutes les heures une visualisation du volume des messages positifs ou négatifs relatifs à certaines entreprises. Les utilisateurs d'Eikon peuvent à la fois consulter les commentaires des participants les plus influents, tels que listés par le site Klout, et aller dans le détail des tweets individuels et des actualités.

Un outil de recherche plus qu'une aide à la décision

Cette fonction d'analyse sera plutôt utilisée comme un outil de recherche, certains utilisateurs voulant comprendre ce qui se passe sur les médias sociaux, a expliqué Phillip Brittan, CTO de Thomson Reuters et responsable du développement d'Eikon, à Computerworld UK. En revanche, le CTO ne pense pas qu'elle servira d'appui pour des décisions d'investissement. Il s'agit davantage d'une question de timing. «Nos clients peuvent être prêts à investir dans certaines sociétés mais ils se demandent si c'est le bon moment», indique-t-il. S'il y a alors une discussion négative sur l'une d'elles, cela influencera certains investisseurs. Bien sûr, poursuit le Phillip Brittan, certains ne s'en préoccupent absolument pas et se basent avant tout sur les résultats de la société, mais d'autres sont demandeurs de ce genre de fonctions.

L'analyse des fils d'actualité et des réseaux sociaux est déjà largement utilisée par les sociétés de courtage. Selon le cabinet Aite Group, 50% des sociétés de trading quantitatif utilisent des outils de lecture automatique des fils. L'utilisation de l'analyse de sentiments dans le trading automatique a pourtant été critiquée par le passé en raison de l'impact que peuvent avoir l'émission de faux tweets. L'an dernier, l'index Dow Jones avait plongé après le piratage du compte Twitter de l'agence de presse AP. Les informations erronées postées sur le conflit syrien avaient eu un impact négatif sur le marché.

Au-delà de ce risque, l'outil ajouté à Eikon est destiné à faciliter la prise en compte de l'avalanche d'informations postée sur les réseaux sociaux, celle-ci comportant chaque jour des milliers de tweets sur les principales entreprises.

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