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Entreprises IT: pourquoi et comment elles exportent

| Mise à jour
par Rodolphe Koller

Notre enquête le démontre: la Suisse est un pays exportateur et le secteur informatique romand ne déroge pas à la règle. Les sociétés IT de la région exportent principalement des services vers les pays voisins. Parmi les obstacles: le franc fort, la concurrence locale, mais aussi la difficulté à trouver des partenaires.

A l’invitation de nos partenaires Alp ICT et Switzerland Global Enterprise, notre enquête 2013 s’est intéressée à l’activité exportatrice des sociétés IT suisses établies dans la région. Et le premier résultat de notre sondage est clair: une large majorité d’entre elles réalisent des ventes à l’étranger, qu’il s’agisse de projets opportunistes ou d’une activité réellement stratégique. Seul un quart des fournisseurs IT sondés n’envisagent pas de vendre leurs solutions et services hors de nos frontières.

Des motivations diverses

Le secteur IT ne fait ainsi pas figure d’exception dans le paysage économique suisse, même si les motivations à exporter diffèrent d’une entreprise à l’autre. Pour certaines, il s’agit de «suivre» leur clientèle elle-même exportatrice et présente à l’étranger. Pour d’autres qui s’adressent à des marchés de niche, notamment dans le domaine des logiciels bancaires, la croissance passe obligatoirement par l’expansion internationale. A tort ou à raison, d’autres sociétés romandes voient enfin dans le marché français, une région d’expansion plus aisée que le marché alémanique, pour des raisons linguistiques et culturelles.

Exportation de services dans les pays frontaliers

L’Europe et plus particulièrement les pays frontaliers sont les destinations d’exportation les plus fréquentes des sociétés IT sondées, avec une prédominance de la France, qui s’explique par la surpondération de sociétés romandes dans notre enquête. Un résultat conforme aux autres branches puisque, tous secteurs confondus, l’Allemagne (95%) et la France (54%) sont les principaux pays vers lesquels les entreprises suisses exportent, selon le baromètre de Crédit Suisse et Switzerland Global Enterprise.

L’analyse de ce qu’exportent les entreprises sondées mérite deux constats. D’une part, le fait que les services sont le premier «bien» d’exportation des sociétés IT, et ce malgré le niveau des salaires en Suisse. D’autre part, la surreprésentation des logiciels: 60% des entreprises actives à l’étranger y vendent leurs logiciels, alors que seulement 40% des sociétés IT romandes en produisent. Sans doute parce que les logiciels sont plus aisés à exporter que les services et parce que, pour une majorité des éditeurs, la rentabilité requiert un volume de ventes inatteignable sur le seul marché suisse.

Franc fort et concurrence locale

Le secteur informatique n’échappe pas au phénomène du franc fort. La concurrence locale et la cherté du franc sont les obstacles à l’export les plus souvent mentionnés par les entreprises IT sondées dans notre étude. Le franc fort n’est en revanche que rarement considéré comme un frein par les sociétés qui envisagent de démarrer une activité exportatrice. Dans cette phase exploratoire, leur principale difficulté consiste à choisir le bon canal de commercialisation.

En la matière, les entreprises IT déjà exportatrices privilégient d’abord des équipes de vente basée en Suisse, puis par des partenaires revendeurs. Environ un quart des entreprises actives à l’export ont établi une ou plusieurs filiales à l’étranger.

Perspectives

Les perspectives à l’export des PME suisses sont positives dans tous les secteurs, selon le dernier baromètre trimestriel de Switzerland Global Enterprise et Crédit Suisse. L’établissement bancaire table sur une augmentation de 5% des exportations en 2014 (contre 2% cette année), grâce à la reprise économique dans les pays acheteurs, qui pourrait combler le ralentissement de la croissance domestique. Les sociétés IT exportatrices sondées dans notre étude sont d’ailleurs 40% à juger que leurs exportations augmenteront plus rapidement que leurs ventes en Suisse. Les moteurs de cette croissance sont connus et semblables quelle que soit la branche. Pour 54% des PME interrogées par Crédit Suisse, c’est l’innovation qui fait progresser leurs ventes à l’export, et pour 44% d’entre elles, ce sont des efforts de marketing plus soutenus.

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