Audit peu amène

Nombreux dysfonctionnements dans l'administration en ligne genevoise

| Mise à jour

La Cour des comptes de Genève a constaté d’importants retards dans la mise en place des prestations internet pour les administrés du canton de même que plusieurs insuffisances majeures dans la conclusion de contrats avec des externes. Entre autres.

Publié mardi, le dernier rapport de la Cour des comptes genevoise, chargée du contrôle des services et institutions, pointe divers manquements dans la mise en place de l’administration en ligne (AeL) dans le canton du bout du lac. Il ressort de l’audit qu’une partie des objectifs annoncés dans le cadre du projet de loi ne sont à ce jour pas atteints. Le programme AeL, qui a été lancé en juin 2008 avec une enveloppe budgétaire de 26 millions de francs, connaît ainsi d’importants retards, note la cour. A ce jour, seules trois prestations sont en service sur les dix initialement prévues pour août 2011.

L’organisme de surveillance indépendant a également constaté que certaines prestations online pourraient ne pas répondre aux besoins prioritaires des citoyens ou des entreprises. D’autres ne sont en outre pas complètement offertes en ligne, à l’instar de la déclaration d’impôt qui nécessite encore l’envoi par courrier postal d’une fiche munie d’une signature manuscrite. La direction du programme a par ailleurs insuffisamment anticipé certains besoins techniques, cette situation engendrant des surcoûts. La cour cite l’exemple des e-formulaires qui ont été sélectionnés par rapport aux nécessités d’une prestation spécifique «alors qu’il aurait été plus opportun de sélectionner un composant transversal réutilisable».

En ce qui concerne la gestion des contrats, des «insuffisances majeures» ont parallèlement été relevées, tant au niveau de la sélection des ressources externes que de l’analyse des besoins. Plusieurs mandataires ont notamment été recrutés alors qu'ils ne correspondaient pas au profil de la mission. Par exemple, le Département cantonal des technologies de l'information (DCTI) a engagé un responsable de Project Management Office de l’AeL durant 15 mois alors qu’il existait déjà une personne pour ce poste dans ses structures pérennes.

Finalement, la refonte et l'amélioration des processus métiers propres aux prestations devant être mises en ligne «n’ont pas été systématiquement effectuées par les départements alors qu’il s’agissait d’un élément central du programme AeL», précise le rapport. Et la cour de conclure, que plus d’un tiers des recommandations d’un précédent rapport n’ont pas été mises en œuvre.

 

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