Géolocalisation à l’insu des utilisateurs

Le préposé fédéral à la protection des données met la pression sur Apple

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Après les révélations faites par deux chercheurs britanniques sur une fonction permettant de garder la trace géographique des utilisateurs d’iPhone ou d’iPad 3G, les critiques pleuvent, en Suisse comme ailleurs. Hanspeter Thür demande des comptes à la firme à la pomme qui donne enfin son point de vue.

La semaine dernière, Alasdair Allan et Pete Warden présentaient leur programme permettant de visualiser les données géolocalisées par les appareils mobiles d'Apple. L’annonce de cette information a créé un véritable tollé mondial. Si la pratique de localisation est connue et ne concerne pas seulement Apple – le système d’exploitation Android entre autres est aussi dans la ligne de mire – les utilisateurs d’iPhone ou d’iPad ne peuvent toutefois pas désactiver le système qui collecte les informations géographiques obtenues par triangulation selon les deux chercheurs britanniques.

Un motif suffisant pour que le préposé fédéral à la protection des données, Hanspeter Thür, s’en inquiète. Dans un article publié par le Tagesanzeiger, il veut vérifier la légalité de la fonction de traçage d’Apple. Pour le préposé, il est clair que les données de géolocalisation ainsi récoltées peuvent être à la base de sérieux problèmes s’il advenait qu’elles tombent en de mauvaises mains. Hanspeter Thür veut maintenant savoir «à qui sont mises à disposition ces données et pourquoi surtout elles sont enregistrées. Nous allons faire part de ces interrogations à Apple». D’après lui, aucune explication plausible ne permet de justifier que l’on ne puisse mettre en veille la fonction de tracking et qui plus est, que celle-ci ait été maintenue secrète.

Selon le quotidien, Hanspeter Thür veut tout d’abord établir les faits précisément avant d’entreprendre une quelconque action en justice. Cette dernière procédure, à l’encontre d’une entreprise globale, n’est en outre pas une partie de plaisir, a-t-il précisé. Dans ce contexte, le préposé appuierait plutôt une action internationale coordonnée, la problématique n’étant pas essentiellement helvétique.

En effet. Deux clients américains de la firme de Cupertino ont déjà saisi la justice en Floride afin qu’elle mette un terme au stockage des données controversées. En parallèle, le procureur de l’Illinois a exigé à rencontrer la direction d’Apple, alors qu’un sénateur démocrate a demandé tant à Apple qu’à Google d’être représentés lors d’auditions menées par le Sénat le 10 mai prochain.

De son côté, Apple a nié mercredi que ses iPhones gardaient la localisation de ses détenteurs à leur insu: «Apple n’enregistre pas la localisation de votre iPhone. Apple ne l’a jamais fait et ne l’a jamais planifié». En réponse aux critiques, le fabricant a expliqué qu’il allait actualiser ces prochaines semaines son système d’exploitation, une opération permettant ainsi de désactiver le stockage des données de localisation de hotspots wifi et d’antennes mobiles. «L’iPhone n’enregistre pas de données de localisation, il garde en mémoire une base de données de hotspots wifi et d’antennes mobiles pour aider votre téléphone à rapidement et précisément calculer sa location quand nécessaire». Quoi qu’il en soit, l’iPhone 4 dans sa version blanche sera disponible dès demain dans le commerce en Suisse, selon une autre information officielle du groupe.

 

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