«C’est aussi une opportunité d’établir des relations avec de futurs collaborateurs IT»

Quelle est l’importance de l’informatique au sein de Credit Suisse ?

Environ 14000 collaborateurs de Credit Suisse travaillent dans l’IT, soit près d’un employé sur trois. De plus, notre CIO, Karl Landert, fait partie du Directoire. Ces deux faits montrent assez clairement le caractère stratégique de l’informatique pour notre établissement. Par ailleurs, notre IT est gérée globalement. Tout comme nous poursuivons une stratégie «one bank» pour toutes les activités de la banque, nous avons également une seule informatique qui regroupe aussi bien les domaines transverses, comme les services financiers, que les métiers plus spécifiques.

Credit Suisse a annoncé il y a quelques mois l’investissement de 10 millions de francs dans une initiative visant à créer des postes d’apprentis informaticiens. Comment la pénurie de ressources IT en Suisse vous affecte-t-elle ?

Cette situation est en effet relativement critique et elle concerne toutes les spécialisations et tous les niveaux. Nous employons en Suisse quelque 4000 personnes dans l’IT et nous constatons des besoins dans les onze familles de métier autour desquelles nous structurons ces emplois. Le manque de personnel touche aussi bien les apprentis, peut-être par déficit d’image de la branche, que les écoles polytechniques ou encore les hautes écoles spécialisées, qui ont l’avantage de former des spécialistes rapidement utilisables. Les diplômés ne sont pas assez nombreux et ils sont vite absorbés par le marché. C’est pour toutes ces raisons que nous sommes présents et actifs à différents niveaux, par exemple lors d’Informatica 08, via l’initiative que vous avez mentionnée, mais aussi à l’étranger ou encore ici à l’EPFL avec ce nouveau centre de développement.

Parlons donc de ce nouveau centre. Quelle est l’origine de ce projet?

Le projet remonte à un peu plus d’un an. Nous avons décidé d’établir un centre IT en Suisse romande pour plusieurs raisons. Nous avons d’abord fait une étude de faisabilité qui a démontré l’attractivité de la région lémanique pour une telle activité. De plus, bien que la Suisse romande soit très importante pour nous, qui plus est avec la place financière genevoise, nous n’y proposions pas de postes dans l’informatique. Les choses sont ensuite allées assez vite et nous avons décidé de nous installer à l’EPFL – un contrat de longue durée a été signé au début de l’été qui fait de nous la plus grande présence du Quartier de l’innovation. Nous comptons y développer 250 postes d’informaticiens d’ici fin 2011 et notre investissement est de plus de 10 millions par an.

Quelles vont être les activités de ce Centre de développement IT ?

Nos activités vont s’orienter autour de trois axes. 10 à 20% des ressources vont être consacrées à l’innovation appliquée. L’essentiel, entre 60% et 80%, concernera bien entendu le développement d’applications bancaires classiques, et ce dans tous les domaines de l’informatique bancaire. Pour le reste, soit à nouveau entre 10% et 20%, nous voulons collaborer avec des étudiants et des chercheurs, par exemple dans le cadre de stages ou de travaux de diplôme et de thèse. C’est pour nous une opportunité d’établir des relations avec de futurs collaborateurs IT et pour eux l’occasion de se familiariser avec des situations liées au monde bancaire. Enfin, nous souhaitons développer notre réseau et initier des collaborations avec des start-up innovantes de la région.

Quels sont les domaines dans lesquels vous cherchez à innover au niveau informatique ?

Une grande partie de nos développements touche globalement à l’interaction entre la banque et ses clients via des outils informatiques. Notre succursale du Learning Center nous sert d’ailleurs de laboratoire avec par exemple des tables tactiles. Un autre domaine important est celui de l’efficacité énergétique. La densité de nos centres de données ne cesse d’augmenter et nous sommes constamment à la recherche de solutions à la fois plus économiques et plus écologiques. D’autres domaines, par exemple la sécurité, seront définis dans le cadre d’un master plan qui est en cours d’élaboration.

Quelles sont donc les prochaines étapes ?

Fin 2010, le bâtiment et les bureaux devraient être prêts. D’ici là, nous allons commencer à recruter des collaborateurs dans toutes les fonctions qui nous intéressent. Nous comptons être opérationnels et inaugurer le centre en janvier 2011 déjà.