Protection des données personnelles

Proton lance Lumo, un assistant IA centré sur la confidentialité

L’éditeur genevois Proton lance Lumo, un assistant basé sur l’IA générative, conçu pour garantir la confidentialité des échanges. Le service, fondé sur des technologies open source et hébergé en Europe en raison d’incertitudes juridiques en Suisse, n’exploite ni ne conserve les données des utilisateurs.

Interface de Lumo, l’assistant IA de Proton (Source: Proton)
Interface de Lumo, l’assistant IA de Proton (Source: Proton)

Basée à Genève, la firme Proton, connue pour ses services sécurisés tels que Proton Mail et Proton Drive, élargit son offre avec Lumo, un assistant IA développé avec un accent particulier sur la protection des données personnelles. Selon un communiqué, Lumo vise à garantir la confidentialité des échanges et se présente comme une alternative respectueuse de la vie privée face aux grandes plateformes d’IA.

Selon Proton, aucun journal de conversation n’est conservé côté serveur, les messages étant chiffrés de bout en bout grâce à une architecture dite «zero-access». Le service ne stocke pas non plus de métadonnées, telles que les adresses IP, les horodatages ou les éléments contextuels des conversations. Les données des utilisateurs ne sont pas utilisées pour entraîner le modèle d’IA, à la différence d’autres services concurrents. Cela permet aux utilisateurs de traiter des contenus sensibles (documents juridiques, questions de santé, e-mails personnels) sans crainte de partage ou d’exploitation des données, précise l’entreprise. 

Parmi les fonctionnalités figurent un «mode fantôme», qui supprime la conversation après fermeture, l’intégration avec Proton Drive pour le partage de fichiers chiffrés, et une fonction de recherche web sans conservation d’historique. Lumo est accessible gratuitement via le web ou une application mobile. Une version payante, Lumo Plus, donne accès à des options étendues.

Infrastructure transférée hors de Suisse

Proton indique que Lumo repose sur des modèles open source (LLM), notamment Nemo, OpenHands 32B, OLMO 2 32B et Mistral Small 3, hébergés dans des centres de données européens. Le service fonctionne exclusivement sur des serveurs contrôlés par Proton, sans collaboration avec des fournisseurs américains ou chinois. Lumo sera le premier service de l’entreprise à être progressivement transféré hors de Suisse, en raison des incertitudes juridiques liées aux projets suisses de surveillance des communications.

Proton avait déjà alerté en avril dernier sur les risques liés à la future Ordonnance sur la surveillance de la correspondance (OSCPT), qui imposerait notamment la collecte en temps réel des métadonnées utilisateurs sans validation judiciaire. Dans ce contexte, Proton investira plus de 100 millions d’euros dans son infrastructure européenne, afin de garantir la souveraineté technologique et juridique de ses services, précise le communiqué.

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