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Un des principaux fabricants de respirateurs artificiels est Suisse et croule sous la demande

Le fabricant d’appareils d’assistance respiratoire Hamilton Medical peine à suivre la cadence face à la demande qui ne fait qu’augmenter à cause de l’épidémie de coronavirus. Dans le même temps, des solutions improvisées font leur apparition, malgré les risques sanitaires que cela peut comporter.

Un respirateur artificiel peut coûter jusque dans les 60'000 francs. (Source: Hamilton Medical)
Un respirateur artificiel peut coûter jusque dans les 60'000 francs. (Source: Hamilton Medical)

Hamilton Medical, l’un des principaux fabricants d’appareils d’assistance respiratoire, peine à répondre à l’augmentation de la demande des établissements hospitaliers. Basée en Suisse, dans le canton des Grisons, l’entreprise fondée en 1983 a dû accroître sa production de 50%, selon Swissinfo. La demande est si élevée que pour suivre le rythme, il serait nécessaire de produire en un mois le même nombre d’unités fabriquées en une année, soit 1500 à 1200 au total. Pour assurer la cadence, les 500 employés qui convoivent ces respirateurs se relaient 24h sur 24h, ainsi que le dimanche. Un appareil de dernière génération peut atteindre les 60’000 francs.

À l’heure actuelle, l’un des principaux goulets d’étranglement de l’entreprise est la fourniture de composants. En effet, certains pays (comme la Roumaine) empêchent l’exportation de ce type de matériel pour éviter toute pénurie sanitaire, tandis que d’autres, telle l’Allemagne, ont bloqué toute vente de respirateurs artificiels à l’étranger. Aucune interdiction de la sorte n’a pour l’instant été prononcée en Suisse, malgré une demande élevée pour ces appareils, comme en Italie où il en manquerait environ 75%. Swissinfo explique que Hamilton s’efforce de répondre aux besoins nationaux, mais est obligé de limiter la quantité fournie à chaque hôpital.

Des appareils DIY pour contrer la pénurie

Pour répondre à la pénurie, certaines solutions improvisées font leur apparition, bien qu’il ne soit pas conseillé de fabriquer son propre équipement médical en raison des normes sanitaires et techniques strictes. Ainsi, Johnny Chung Lee, un chercheur de chez Google, a utilisé un Arduino Nano, couplé à un régulateur de vitesse électronique pour transformer un appareil CPAP (Continuous Positive Airway Pressure), un respirateur peu coûteux, en une machine qui pourrait traiter les patients atteints du COVID-19. L’Arduino permet de contrôler la vitesse du moteur, les cycles respiratoires et de gérer les entrées de l’utilisateur. Le développeur à l’origine de ce projet en a posté les détails sur GitHub et dans une vidéo YouTube, tout en rappelant qu’il n’est pas un professionnel de la santé.

Johnny Chung Lee et le respirateur artificiel qu'il a fabriqué.

Tout aussi fort, cette initiative d'un fablab milanais. Face à la pénurie de respirateurs artificiels qui frappe certains hôpitaux en Italie, le fondateur du lab Massimo Temporelli a voulu apporter sa pierre à l’édifice. À l’aide d’une imprimante 3D, il a produit des valves alors en rupture de stock et ce malgré le refus du fabricant d’en partager les modèles. Il les a ensuite vendues aux hôpitaux un dollar l'unité (contre 11’000 dollars en temps normal). Selon des médias locaux, des dizaines de vies ont ainsi pu être sauvées grâce à cette opération qui vaut au lab d'être menacé de poursuites par le fabricant d’équipements. La ministre italienne de l'innovation technologique, Paola Pisano, a également adressé ses félicitations...

A gauche, la valve d'origine, à droite, sa copie créée à l'aide d'une imprimante 3D.

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