Digitalisation de la Suisse

Cinquante personnalités lancent un manifeste pour digitaliser la Suisse

Cinquante personnalités suisses du numérique se sont rencontrées à Berne afin d’élaborer un «Manifeste digital» pour la Suisse.

Les personnalités numériques ont élaboré l’ébauche d’un «Manifeste digital pour la Suisse». (Source: admin)
Les personnalités numériques ont élaboré l’ébauche d’un «Manifeste digital pour la Suisse». (Source: admin)

«De quoi avons-nous besoin pour digitaliser la Suisse avec succès?» Pour répondre à cette question, cinquante digital shapers issus des domaines de la science, des start-up, des entreprises, de la politique et des investisseurs se sont rencontrés à Berne. Parmi eux, le président désigné de l’EPFL Martin Vetterli, le directeur général de Swisscom et hôte de l’événement Urs Schaeppi, le Conseiller national Fathi Derder, l’avocat spécialisé en nouvelles technologies Nicolas Capt et le directeur de Wisekey Carlos Creus Moreira. Ensembles, ils ont élaboré l’ébauche d’un «Manifeste digital pour la Suisse», dont la version définitive sera présentée officiellement dans le cadre du Worldwebforums, le 24 janvier prochain.

Deux milliards de francs d’investissement dans la science et la formation

Dans le manifeste, les personnalités numériques ont défini huit revendications dont la recherche et la formation sont des thèmes centraux. Comme la formation et la créativité sont les matières premières de la Suisse, créer du contenu digital doit s’apprendre dès le plus jeune âge, conseillent-ils. Et dans cette logique, les enseignants doivent être formés en conséquence. Les personnalités ciblent également le milieu académique. Ainsi, ils recommandent à la Confédération de mettre deux milliards de francs à disposition de l’ETH de Zurich et de l’EPF de Lausanne pour les dix prochaines années.

Ne pas imposer les start-up avant qu’elles ne génèrent des bénéfices

A l’instar du Conseiller aux Etats Ruedi Noser, les digital shapers préconisent de mener un véritable changement dans la politique, la société et l’économie. «Les nouvelles idées ne peuvent être imposées avant de générer des bénéfices. Nos start-ups sont confrontées à ce genre de frein à l’innovation, fatals à la place économique suisse», commente le Zurichois. Dans ce même registre, ils souhaitent donc la création d’un fonds privé destiné aux jeunes pousses.

Cette aide aux start-up doit également venir des entreprises plus matures. Les grandes sociétés établies ont le devoir de laisser cannibaliser leurs modèles d’affaires dans l’environnent numérique (!) et de soutenir et encourager la collaboration avec les start-ups, informe le manifeste. En termes de réglementation, les cinquante personnalités proposent également d’abolir la distinction entre personnes indépendantes et dépendantes, afin de flexibiliser le marché de l’emploi en ce qui concerne la saisie des heures de travail et les modèles de travail. «Si ces conditions sont remplies et mises en œuvre, la Suisse sera le numéro 1 de la transformation digitale en Europe», conclut le manifeste.

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