En collaboration avec Alp ICT

Des start-up suisses à Barcelone

| Mise à jour
par Rodolphe Koller

Vaut-il la peine pour une start-up de se rendre à une méga-foire internationale? En guise de réponse, notre rédaction a rencontré trois sociétés romandes au Mobile World Congress qui s’est tenu fin février à Barcelone. Comparaison entre leurs objectifs préalables et le bilan qu’elles dressent à l’issue du congrès.

(Quelle: Xavier Bertschy)
(Quelle: Xavier Bertschy)

En cette fin février, Barcelone vit au rythme du Mobile World Congress. Chaque soir, les lieux nocturnes sont monopolisés par les multiples évènements organisés en marge de la manifestation tandis que les taxis font la navette entre l’aéroport, les hôtels et Fira Gran Via, le nouveau site du méga congrès. Cette année, la messe du mobile a attiré plus de 70 000 participants, malgré l’absence notable de Google-Android et de Microsoft-Windows Phone. 

L’absence de pavillon à croix blanche et les prix d’hôtel exorbitants n’ont pas empêché de nombreux responsables suisses de faire le déplacement. Parmi eux, cinq représentants d’entreprises technologiques romandes ont profité du voyage abordable organisé par le cluster Alp ICT. Au menu, speed dating avec des partenaires potentiels, rencontres avec des analystes, et petits fours au consulat suisse. A l’heure d’internet et du mobile, qu’attendre d’un tel méga-congrès mondial lorsque l’on est une petite société? Peut-on vraiment y développer ses affaires? Présente dans la capitale catalane, notre rédaction a rencontré trois des sociétés invitées par Alp ICT, au début et à l’issue du Mobile World Congress, pour comprendre leurs motivations et les résultats finalement obtenus.

A la recherche de partenaires

Rendez-vous est pris ce premier soir de la manifestation à la Sala Apolo où se déroule une compétition d’apps mobiles. Nous rencontrons d’abord Frédéric Condolo, président d’Aptarism, une jeune pousse spécialisée dans la réalité augmentée et basée sur le campus de l’EPFL. Ce n’est pas la première fois que le jeune entrepreneur assiste au MWC – il y est venu lorsqu’il travaillait su Java chez Sun. Il est là pour faire de la veille stratégique et réfléchir à ses produits futurs, mais aussi pour trouver de nouveaux partenaires et débouchés pour sa technologie qui fonctionne sur mobile. En particulier dans les domaines du videoconferencing, de l’événementiel et de la publicité. «Je cherche des entreprises qui veulent aller plus loin que le QR code, qui n’est que la première étape de la réalité augmentée», explique-t-il. 

Puis c’est au tour de Shaban Shaame, créateur d’EverdreamSoft de se prêter au jeu. Une expression toute trouvée pour cette jeune pousse active dans les jeux pour smartphones. «Dans mon domaine, l’évènement vraiment important, c’est la Game Developers Conference ce printemps à San Francisco», annonce-t-il d’emblée. Il compte néanmoins profiter du congrès pour rencontrer des éditeurs spécialisés, tant la promotion est essentielle au succès d’un jeu. Difficile aussi de vendre sans contact direct, explique-t-il, d’où l’importance de rencontrer personnellement des responsables avec lesquels il est parfois déjà en relation par e-mail.

Troisième responsable à nous rejoindre, Igor Lanari est directeur commercial de Knowledge Expert, un prestataire spécialisé dans les environnements Sharepoint et le développement web. C’est sa première visite au MWC et il est content d’avoir pu bénéficier du package proposé par Alp ICT. Il a une dizaine de rendez-vous agendés durant le congrès dont certain avec des clients potentiels. Outre de nouvelles idées, il espère aussi trouver un partenaire avec des compétences de user experience pour le mobile auquel recourir lors de certains projets.

Bilan des courses

N’ayant pas pu rester jusqu’à la fin du congrès, c’est par téléphone que nous abordons avec les trois responsables l’utilité de leur visite au Mobile World Congress. Dans l’ensemble, ils dressent un bilan très positif, quand bien même les meetings ont été nombreux et pas toujours pertinents. Côté négatif, les trois entrepreneurs expliquent notamment avoir été très sollicités par des personnes cherchant à leur vendre quelque chose ou à obtenir un consulting gratuit. Shaban Shaame regrette le rendez-vous manqué avec le créateur d’Angry Birds. Côté positif, le responsable d’EverdreamSoft a pu rencontrer des éditeurs comme il le souhaitait, notamment une société intéressée par son nouveau jeu et un éditeur coréen avec lequel les négociations avancent pour la traduction et la commercialisation du jeu Moonga en Corée – un marché particulièrement important. Il a aussi pu rencontrer un fabricant de cartes NFC en vue d’un projet pilote mêlant smartphones et cartes de jeu réelles. Mission remplie aussi pour Igor Lanari qui a établi un premier contact avec un client potentiel catalan, ainsi qu’avec une société finlandaise spécialisée dans le UX. Il se montre également satisfait des opportunités nées au sein même de la mini-délégation suisse conduite par Alp ICT. Une opinion partagée par Frédéric Condolo, lui aussi heureux de sa visite au MWC. Le responsable d’Aptarism a particulièrement apprécié la possibilité de rencontrer directement les dirigeants de grandes sociétés, dont SAP. «Il suffit de dire que l’on travaille pour des marques de luxes suisses pour passer à l’échelon hiérarchique supérieur», conclut-il amusé.

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