Mise en cause des pratiques des outsourcers indiens

Le scandale qui secoue Satyam Computer Services, quatrième entreprise indienne dans le domaine de l’outsourcing et du développement offshore, menace de décrédibiliser l’ensemble de l’industrie de services IT du pays, qui pèse quelques 50 milliards de dollars annuels. Régulièrement classée parmi les leaders par les analystes, Satyam est dans la tourmente en raison des fraudes comptables (falsification des bilans) pour lesquelles ses dirigeants ont été mis en examen. Afin de contenir le scandale, le gouvernement indien a nommé une nouvelle direction avec la mission de redonner de la crédibilité à la société. Il n’empêche que la contamination a d’ores et déjà commencé. Quand on sait l’importance de la relation de confiance entre le client et le sous-traitant de services IT, on ne peut guère s’étonner que les analystes (Gartner, Forrester) recommandent de reconsidérer et de bien réviser leurs contrats avec Satyam et les outsourcers indiens, dans un contexte où les élans protectionnistes ont le vent en poupe. Le scandale a également provoqué la divulgation de mesures de boycott prises par la banque mondiale (liste noire) contre deux autres firmes indiennes, à savoir Wipro et Megasoft Consultants, pour tentative de corruption des responsables IT de la banque. Jaloux de l’explosion du secteur indien de l’outsourcing, il est à craindre que de plus en plus de voix en Europe et aux Etats-Unis ne continuent de profiter de ces cas problématiques pour discréditer l’ensemble de l’industrie de la péninsule.