Trois quarts des décideurs suisses veulent déployer des agents IA dans leurs équipes
La plupart des organisations suisses comptent repenser leur stratégie et leurs processus à l’aune des capacités IA en 2025, selon le Work Trend Index de Microsoft. Pour les auteurs du rapport, les organisations vont devoir réfléchir au ratio et aux modalités de répartition des tâches entre humains et agents, et développer la capacité de leurs équipes de décider quand et comment utiliser au mieux ces agents.

2025 s’annonce comme une année pivot en matière d’IA, selon la dernière édition du Work Trend Index de Microsoft*. En Suisse, 80% des décideurs entendent repenser leurs stratégies et leurs opérations pour profiter de l’IA et 72% comptent déployer des agents IA au sein de leurs équipes durant les 12 prochains mois. A des proportions égales, les entreprises suisses souhaitent profiter de ces agents pour accroître leurs capacités ou pour réduire la main d’œuvre humaine (voir graphique ci-dessous).
Pour les auteurs du Work Trend Index, l’intégration d’agents résout le problème du manque de capacités auquel les organisations sont confrontées: alors que 55% des décideurs veulent augmenter la productivité de leur entreprise, 80%des employés disent manquer de temps et d’énergie pour réaliser efficacement leur travail.
Répartition des tâches entre agents et humains
Selon le rapport, la moitié des employés suisses utilise aujourd’hui ces outils pour leur commander des tâches et l’autre moitié comme partenaire de réflexion. Par rapport à leurs collègues humain, les agents IA sont appréciés pour leur disponibilité à toute heure, la vitesse et la qualité de leur travail, et l’accès qu’ils offrent à des idées créatives illimitées.
Alors que 38% des décideurs dans le monde comptent refaçonner leurs processus opérationnels pour mieux tirer parti de l’IA, le rapport invite à développer un nouvel indicateur: le ratio entre agents-employés au sein de l’organisation. «Les organisations devront se demander s'il y a des moments où la combinaison main-d'œuvre humaine et numérique est plus performante que l'IA seule, notamment lorsque les clients préfèrent une touche humaine ou lorsque la société s'attend à ce que les gens soient responsables des conséquences - comme dans le cas d'un produit à fort enjeu ou d'une décision financière», commentent les auteurs.
Patron d’agents et montée en compétences
Outre le redesign des processus pour intégrer l’IA, un tiers des décideurs suisses pense que, ces cinq prochaines années, leurs équipes vont entraîner des agents maison, bâtir des systèmes multi-agents pour les tâches complexes, et gérer des agents. «Nous assisterons à la montée en puissance du «patron d’agents»: une personne qui construit, délègue et gère des agents pour amplifier leur impact et prendre le contrôle de leur carrière à l'ère de l'IA. De la salle de conférence à la ligne de front, chaque travailleur devra penser comme le CEO d'une startup alimentée par des agents », anticipent les auteurs du rapport.
Tous ces changements vont nécessiter que de nouvelles compétences se développent au sein des organisations. 48% des décideurs suisses estiment ainsi que la formation à l’IA et l’upskilling vont devenir des responsabilités cruciales de leurs équipes. Selon les auteurs du rapport, un travail efficace avec les agents exigera que les collaborateurs apprennent à itérer avec l'IA, à déléguer à l'IA, à lui fournir des prompts contextuels et intentionnels, à affiner les résultats au lieu d'accepter les premières ébauches, à repérer les raisonnements lacunaires, et savoir quand retourner ou orienter la conversation ou le plan de travail.
Le Work Trend Index relève qu’en 2025, la maîtrise de l'IA est désormais la compétence la plus recherchée sur Linkedin. Les auteurs ajoutent que les capacités humaines difficilement imitables par les machines gagnent elles aussi en popularité, comme la gestion des conflits, l'adaptabilité, l'automatisation des processus et la pensée innovante.
(*) L’édition 2025 du Work Trend Index s’appuie sur une enquête auprès de 31’000 collaborateurs dans 31 pays, de milliers de milliards de signaux de productivité extraits de Microsoft 365, et de tendances sur le recrutement et l’emploi tirées de Linkedin.