Des acteurs du secteur TIC lancent l’agenda digital 2020 pour la Suisse
ICTswitzerland et economiesuisse se mobilisent pour que la Suisse regagne le peloton de tête des économies numériques mondiales. Les deux associations faîtières recommandent sept pistes au monde politique pour tirer pleinement parti des possibilités des TIC. Le renoncement à contingenter de manière trop rigide la main-d’œuvre du secteur en fait partie.

La Suisse occupait encore en 2005 la 4e place du Digital Economy Rankings réalisé par The Economist Business Unit et IBM. En 2010, le rapport, qui vise à étudier de quelle manière les plus grandes économies du monde absorbent et utilisent les TIC, ne plaçait le pays plus qu’au 19e rang, juste derrière la France. Les associations faîtières ICTswitzerland et economiesuisse ont décidé de passer aux actes suite à la publication de l’étude l’été dernier. Sous l’égide de l’initiative parlementaire ePower, celles-ci entendent encourager la Suisse à se ressaisir afin d’inverser la chute qu’elle connaît depuis 2006 dans le classement numérique, notamment grâce aux mesures politiques prioritaires préconisées par l’Agenda numérique 2020.
Le document, présenté mardi lors d’une conférence à Berne devant 70 représentants du monde des TIC et de la politique contient sept recommandations pour revaloriser un secteur dépassant celui de la chimie et qui génère 25 milliards de francs ou 5% du PIB par an. L’une des mesures du catalogue, même si elle ne figure qu’en 6e position, a été thématisée en particulier par Ruedi Noser, président d’ICTswitzerland: l’augmentation d’ici 2012 par la Confédération des contingents de travailleurs IT spécialisés hors Union européenne (UE), ceci afin de prévenir une pénurie de main-d’œuvre. Une revendication qui ne sera pas facile à faire passer en année électorale au regard du climat vis-à-vis des ressortissants étrangers, a-t-il estimé. Pour rappel, d’ici à 2017, la Suisse aura besoin de 72’000 travailleurs qualifiés supplémentaires dans le domaine des TIC. Sachant que seuls 55% d’entre eux pourront être formés en Suisse, il manquera donc 32’000 spécialistes.
Les autres mesures clés à mettre en œuvre pour hisser la Suisse parmi les cinq économies numériques les plus performantes du monde - au côté du Danemark et de la Suède - visent également une adaptation des conditions cadres par le Parlement, le Conseil fédéral et les cantons. Elles vont de l’introduction de l’identité numérique pour les personnes morales à l’amélioration de la lutte contre la cybercriminalité via l’harmonisation des plateformes informatiques en passant par une meilleure infrastructure au niveau de l’internet et du réseau mobile à large bande. Les initiants demandent en outre que la Confédération actualise ses stratégies en matière de cybersanté et de cyberadministration.
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