A Lausanne, Microsoft précise sa vision de l’IA agentique
Entre avatars vidéo, copilotes personnalisés et démonstrations d’agents semi-autonomes, Microsoft a profité de son AI Tour à Lausanne pour dévoiler sa vision de l’intelligence artificielle agentique. Une approche encadrée, intégrée et pensée comme un levier stratégique dans son écosystème.
Ce lundi 16 juin, Microsoft réunissait plusieurs centaines de développeurs, d’étudiants et de professionnels du numérique au SwissTech Convention Center, à Lausanne, dans le cadre de son AI Tour. Présentations, démonstrations techniques et échanges de haut niveau ont rythmé la journée, structurée autour des grands usages actuels de l’intelligence artificielle: copilotes intégrés aux suites métiers, agents conversationnels personnalisés, avatars vidéo capables de restituer un discours en plusieurs langues, ou encore IA embarquée dans le développement logiciel.
Parallèlement à nombreuses présentations audiovisuelles bien réalisées, un terme est revenu avec insistance dans les discours et les démonstrations: celui d’IA agentique. Microsoft entend désormais en faire un axe structurant de son offre. Et si le concept reste encore flou dans le débat public, l’entreprise propose déjà une définition précise — et résolument tournée vers son propre écosystème.
Une IA opérationnelle, mais pas autonome
Selon le géant de la tech, l’IA agentique désigne une intelligence artificielle capable non seulement de générer des réponses, mais aussi d’exécuter des actions ciblées dans un environnement défini. Ces agents reposent sur trois composantes: un modèle de langage, un système d’instructions structuré (prompt) et un ensemble d’outils permettant d’interagir avec des données ou d’exécuter des tâches précises, comme déclencher une API ou interroger une base documentaire.
Cette capacité à agir ne signifie pas pour autant que ces agents sont pleinement autonomes. « Franchement, il n’existe pas vraiment beaucoup d’agents réellement autonomes dans le monde et je ne pense pas qu’il devrait y en avoir pour l’instant », a déclaré Donna Sarkar, directrice technique des copilotes chez Microsoft. La firme parle d’agents «autonomes-ish», dont le périmètre d’action est strictement encadré par des instructions précises et des garde-fous.
Parmi les cas d’usage concrets présentés figuraient des agents capables d’analyser automatiquement des documents PDF dans un environnement comptable, en s’appuyant sur des techniques comme le RAG, conçues pour extraire des données à partir de sources non structurées. D’autres scénarios mettaient en avant l’assistance personnelle, l’automatisation de processus métier ou la génération de code. Ces agents peuvent également être déployés sous forme d’avatars vidéo multilingues.
Une démonstration menée par Francesco Sodano, responsable de l’adoption des solutions Azure pour l’innovation applicative chez Microsoft Suisse, a illustré la mise en œuvre concrète de ces principes: en cinq minutes, un agent a été construit via Azure Foundry, GitHub Copilot et déployé dans Microsoft 365 via Copilot Studio. L’objectif: illustrer la faisabilité technique et la rapidité d’exécution d’un agent interopérable entre les différentes briques de l’écosystème Microsoft.
Investissements en Suisse
Au-delà de l’aspect technique, Microsoft inscrit ses technologies d’intelligence artificielle dans une stratégie plus large. Catrin Hinkel, CEO de Microsoft Suisse et Samer Abu-Ltaif, président Microsoft EMEA, ont rappelé les investissements en cours : extension des datacenters à Zurich et Genève, formation d’un million de citoyens suisses aux outils d’IA d’ici 2027, soutien aux start-up locales via les Swiss Innovation Parks. Samer Abu-Ltaif a souligné la capacité de la Suisse à se positionner comme moteur de transformation numérique en Europe: «Si un pays doit se disrupter lui-même et transformer ses propres industries, ce sera bien la Suisse.»
En parallèle, Microsoft a détaillé son initiative de cloud souverain européen, destinée à répondre aux exigences réglementaires et géopolitiques du continent..
