Lutte contre la piraterie

Argus: un système basé sur la blockchain pour encourager le reporting de copies pirates

Pour lutter contre la piraterie, des chercheurs de Microsoft proposent un système distribué basé sur une blockchain publique. Baptisé Argus, le système permet de prouver l’origine d'une copie et d’inciter le public à les signaler.

Photo: Jorgen Haland sur Unsplash
Photo: Jorgen Haland sur Unsplash

Des chercheurs de Microsoft ont développé un concept technique pour lutter pour efficacement contre la piraterie, qui affecte les industries du cinéma, du jeu, mais aussi bien sûr du logiciel. Ils partent du constat que les campagnes de lutte contre la piraterie offrant des récompenses ne sont pas efficaces. En cause, la défiance des informateurs censés signaler des copies pirates et plus généralement les intérêts contradictoires entre propriétaires de contenus, détenteurs de licences, pirates et informateurs.

Dans leur article, les chercheurs proposent de résoudre ces contradictions via un système distribué offrant de l’assurance et de la transparence aux participants, sans qu’ils aient besoin de se faire confiance. Basé sur une blockchain publique, leur concept Argus introduit plusieurs développements technologiques et cryptographiques.

S’appuyant sur un filigrane cryptographique distinct présent sur chaque copie vendue, le système permet notamment de retracer et de prouver l’origine de la copie et empêche ainsi le détenteur original de rejeter la faute sur le dénonciateur.

Les chercheurs proposent également un système d’incitation inédit grâce auquel les dénonciateurs sont récompensés pour leur promptitude à signaler une copie pirate, et qui les assure du montant et du paiement rapide de leur récompense. A cela s’ajoute que le système d’incitation est conçu de manière à pénaliser les dénonciateurs qui s’amuseraient à créer des copies et à les dénoncer à nouveau sous d’autres identités (attaque Sybil).

Enfin, les chercheurs ont optimisé leurs opérations cryptographiques de sorte qu’un rapport de copie piratée équivaut environ 14 transactions d’Ether sur la blockchain Ethereum, et non pas des milliers.

Les hypothèses de travail des chercheurs sont tout aussi intéressantes: la blockchain est digne de confiance, et les dénonciateurs n’ont d’autre motivation que l’argent…

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