Plateforme d'hébergement et de partage sécurisé

Agora Care franchit une nouvelle étape pour devenir le hub des images médicales

Désormais connectée au dossier patient électronique, la jeune pousse genevoise Agora Care ambitionne de devenir le hub des images médicales, facilitant leur partage sécurisé entre les laboratoires, les patients, les médecins, mais aussi les chercheurs.

Professeur Osman Ratib et Joël Spaltenstein, respectivement CEO et CTO d’Agora Care.
Professeur Osman Ratib et Joël Spaltenstein, respectivement CEO et CTO d’Agora Care.

La jeune pousse genevoise Agora Care a mis au point un connecteur permettant de relier sa plateforme d’hébergement et de partage d’images médicales avec les systèmes de base du dossier électronique du patient (DEP). Développé avec Adesso et présenté lors du Projectathon de eHealth Suisse qui s’est tenu mi-septembre à Berne, le connecteur permettra aux patients d’accéder et de gérer les accès sécurisés à leurs images directement depuis le DEP.

Un hub pour simplifier le partage des images médicales

C’est une nouvelle étape pour Agora Care qui ambitionne de se positionner comme hub pour simplifier et sécuriser le partage des radiographies et autres IRM entre les patients, les laboratoires et les médecins. Quiconque y a été confronté sait que ce partage est un chemin de croix. Et c’est bien souvent le patient qui doit se précoccuper que le réceptionniste du labo de radiologie prépare un CD avec les images pour le remettre ensuite au chirurgien orthopédiste (qui l’a averti au préalable qu’il peine à accéder à la plateforme de partage du labo en question). Et c’est toujours à ce même patient de se soucier après ladite consultation de récupérer le précieux disque qu’un autre médecin ne manquera pas de lui demander dans deux ans, faute de quoi il faudra repasser sous la «rayonneuse» en se disant qu’il n’est pas étonnant que les coûts médicaux explosent…

Bref, c’est compliqué, c’est laborieux pour tout le monde. Et c’est précisément à ce problème du partage des images médicales qu'Agora Care compte remédier. Dans le cadre de projets pilotes, la jeune pousse a déjà connecté plusieurs centres d’imagerie à sa plateforme. Des projets complexes, compte tenu des spécificités organisationnelles et techniques de chaque centre, confie le professeur Osman Ratib, CEO d'Agora Care à ICTjournal. Une fois connecté, le personnel du centre n’a plus besoin de préparer de CD ou de devoir gérer l’accès aux images depuis sa propre solution, il suffit de transmettre les images à Agora Care. Cette dernière se charge de stocker les images et de gérer l’accès sécurisé des patients à sa plateforme, hébergée chez le fournisseur cloud Exoscale. Au fur et à mesure que d’autres centres seront connectés, les patients (6’000 actuellement) auront un accès à toutes leurs images sur une même plateforme.

projectathon

Joël Splatenstein (Agora Care) et Dmytro Rue (Adesso), lors du Projectathon organisé par eHealth Suisse mi-septembre à Berne.

Avec le connecteur au DEP nouvellement développé, les patients pourront également décider depuis leur dossier électronique avec quels médecins ils partagent leurs images. Osman Ratio précise cependant que les DEP actuels ne disposent pas de « viewer » permettant de visualiser les images directement depuis le dossier patient, et suggère qu’il serait opportun d’embaquer à cet effet le viewer d’Agora Care.

Le business, c’est la recherche

Depuis sa création en 2021, Agora Care a levé 2,8 millions de francs, et elle a beaucoup investi, tant pour développer sa plateforme que pour connecter les laboratoires d’imagerie et maintenant les DEP avec l’aide d’Adesso. Mais pour rendre son business profitable, la jeune pousse compte sur un autre acteur lui aussi très intéressé par les images médicales: la recherche.

Ancien responsable du département de radiologie des HUG, le fondateur de la start-up Osman Ratib connaît bien le domaine et explique que les chercheurs dépensent beaucoup d’argent et d’efforts à obtenir les images nécessaires à leurs travaux. Avec Agora Care, il compte leur proposer un service clé en main, où la jeune pousse prendrait en charge non seulement la mise à disposition des images sur un serveur isolé, mais aussi la gestion du consentement des patients et la préparation des données, notamment leur anonymisation.

Le CEO de la jeune pousse explique par ailleurs à ICTjournal qu’il ambitionne d’étendre son activité aux Etats-Unis, où il projette de s’appuyer sur Amazon et d’ouvrir une antenne en 2024.

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