Conséquences du «Leave»

Brexit: coup dur pour la fintech et les investissements IT

| Mise à jour

Le Brexit va porter un coup sur le secteur ICT britannique, analysent notamment Gartner et Forrester, avec une baisse des investissements IT et le déclin probable de Londres comme hub leader de la fintech.

(Quelle: Vexels GroovyGraphics/CC BY-SA 4.0)
(Quelle: Vexels GroovyGraphics/CC BY-SA 4.0)

La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne n’ira évidemment pas sans conséquences sur le marché de l’IT britannique. Gartner n’a ainsi pas tardé à réajuster ses prévisions en matière de dépenses IT au Royaume-Uni pour 2016, évaluées à 179,6 milliards de dollars avant le vote en faveur du Brexit. Le cabinet table désormais sur un chiffre inférieur, de 2 à 5%, notamment à cause de la volatilité du livre sterling. Le Brexit aura aussi des conséquences sur les investissements en faveur des éditeurs et distributeurs en dehors du Royaume-Uni, Gartner rappelant que le marché britannique représente 26,5% des dépenses IT en Europe occidentale.

Les incertitudes liées au Brexit concernent aussi la libre circulation des travailleurs. Si celle-ci n’est pas sauvegardée, des entreprises IT britanniques seront face à des difficultés pour attirer et recruter des talents non britanniques. Le cabinet Forrester ajoute sur ce point que les préoccupations concernant les lois d’immigration vont causer la fuite des talents du secteur numérique, qui migreront hors du Royaume-Uni.

Forrester anticipe également un impact négatif sur la capacité d’innovation des entreprises britanniques. Le cabinet estime que les organisations tarderont davantage à lancer des produits et services innovants, car elles consacreront plus de temps et d’efforts pour collaborer avec des fournisseurs hors du Royaume-Uni.

Le hub dominant de la fintech probablement amené à migrer

Londres se positionnait jusqu’ici comme le hub leader dans le domaine de la fintech, comme l’observait entre autres une étude de 2015 du cabinet Roland Berger. Cette position dominante, due notamment à des régulations favorables, est maintenant menacée par le oui au Brexit. Le Wall Street Journal évoque déjà le cas de jeunes pousses qui n’ont pas obtenu des fonds espérés, les investisseurs potentiels ayant placé préalablement un non au Brexit comme condition de financement. Forrester prédit de son côté que le cluster fintech londonien se déplacera vers le continent. Qui va en profiter? Des médias spécialisés français espèrent qu’il s’agira de Paris, alors que d’autres sites d’actualités relayent le désir d’entrepreneurs fintech basés à Londres de déménager à Berlin. Enfin, peut-être que l’assouplissement des régulations bancaires en Suisse, demandé récemment par certains parlementaires, saura attirer les jeunes pousses fintech vers Genève et Zurich...

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