Affrontements sur le web

Intense cyber-bataille entre Anonymous et hackers «islamistes»

Suite à l’attentat contre Charlie Hebdo, un groupe d’Anonymous a lancé des cyber-attaques contre des sites identifiés comme islamistes. De leur côté, des hackers se revendiquant militants islamistes ont piraté des milliers de sites français.

(Quelle: Twitter/@OpCharlieHebdo)
(Quelle: Twitter/@OpCharlieHebdo)

Les jours qui ont suivi l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo ont vu naître un cyber-affrontement des plus intenses. Entre d’un côté, des hackers agissant sous l'étendard des Anonymous et de l’autre, divers groupes de pirates se présentant le plus souvent comme «islamistes».

Via les réseaux sociaux et sur le site de publication anonyme Pastebin, un groupe d’Anonymous a averti après l'attentat qu’il prévoyait de venger Charlie Hebdo: «Attaquer la liberté d’expression, c’est attaquer Anonymous. Nous ne le permettons pas. Toutes entreprises et organisations en lien avec ces attaques terroristes doivent s’attendre à une réaction massive d’Anonymous.» Cette réaction s’est traduite par la publication de comptes sociaux de profils qualifiés d'islamistes par le groupe de hackers. De même que par des attaques sur une trentaine de sites «islamistes» que les Anonymous ont mis hors ligne. Listés sur Pastebin, certains de ces sites n'ont été inaccessibles que pendant quelques heures. Commentant cette action de cyber-guérilla menée au nom de la défense de la liberté d’expression, certains observateurs et experts en cyber-sécurité ont pointé du doigt qu’elle compliquait le travail des enquêteurs qui traquent des terroristes présumés. «Dans ce cas, ceux qui agissent sous l’étiquette Anonymous n’aident pas à traduire les terroristes en justice», peut-on par exemple lire sur un blog de l’éditeur Sophos, spécialisé en sécurité informatique.

Le web hexagonal pris comme cible

Du côté des pirates se revendiquant militants islamistes ou «anti-Charlie», les ripostes n’ont pas tardé. Ces groupes de hackers fustigeant l’opération pro-Charlie Hebdo des Anonymous se regroupent pour la plupart sous le hashtag #OpFrance. Ils se nomment FellaGa Team, APoca-DZ, AnonGhost ou encore MECA (Middle East Cyber Army). Leurs actions consistent le plus souvent à changer l’apparence d’un site web,  un type de piratage nommé «défacement». Les sites pris comme cibles, en grande majorité français, sont d’une diversité extrême. A en croire les informations du site Zone-H, qui publie en permanence les adresses des sites touché par un défacement, il apparaît que des milliers de sites ont été touchés. En date du 13 janvier, le site Zataz, spécialisé dans la cybercriminalité, a comptabilisé plus de 19'000 sites du web francophone attaqués par 27 groupes de pirates. Parmi ces cibles: les sites de plusieurs mairies, d’écoles, d’universités, de filiales de Carrefour et BNP Paribas, mais aussi ceux d’établissements hospitaliers. Le groupe MECA a en outre tweeté avoir planifié une attaque de bien plus grande envergure pour le 15 janvier.

Anonymous étend sa guerre

Ce cyber-affrontement a pris une ampleur internationale, suite au piratage des comptes Twitter et YouTube du commandement militaire américaine au Moyen-Orient (le CentCom). Une action revendiquée par des hackers se réclamant de l'Etat islamique. En réaction, le groupe d’Anonymous pro-Charlie a communiqué: «A la lumière des cyber-attaques récentes menées par des membres de l'Etat islamique, nous avons étendu notre déclaration de guerre contre tous les partisans de ce groupe terroriste.»

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