Internet libre ou priorisation payante

Neutralité du net: réactions contrastées aux propositions de Barack Obama

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Suite aux déclarations de Barack Obama en faveur de la neutralité du net, de nombreuses réactions ont été publiées ces derniers jours. Le lobby défendant les intérêts des géants du web applaudit, tandis que les opérateurs et l’équipementier Cisco désapprouvent.

(Quelle: The White House)
(Quelle: The White House)

Lundi 10 novembre, Barack Obama a publié un communiqué et une vidéo au sujet de la neutralité du net. De quoi raviver outre-Atlantique le débat sur les enjeux de ce principe, sur lequel repose l’égalité de traitement des différents flux de données sur la Toile. Les réactions en faveur ou contre les déclarations du président américain ont en effet défrayé la chronique ces derniers jours.

Pour rappel, Barack Obama a fermement pris position pour un internet libre et ouvert, exprimant son désaccord avec un projet de priorisation payante de la Federal Communications Commission (FCC). Cette autorité indépendante, qui régule le marché des télécommunications aux USA, souhaite instaurer un cadre réglementaire qui déboucherait sur le traitement préférentiel entre les différents acteurs du web, puisqu’il permettrait aux fournisseurs d’accès de faire payer les sites pour que ces derniers puissent continuer à profiter d’un débit optimal. Obama a ainsi appelé à réétudier le cadre réglementaire de l‘accès à internet en le considérant comme un service d’intérêt public, à l‘instar des réseaux de télécommunication ou d’électricité.

Géants du web vs. opérateurs et équipementiers

En réaction, l’Internet Association, lobby défendant les intérêts des géants du web dont Google, Facebook et Amazon, a communiqué qu’elle accueillait les propos du président avec satisfaction: «L’Internet Association applaudit les propositions du président Obama en faveur de règles significatives pour la neutralité du net, s’appliquant à la fois aux bandes passantes mobiles et fixes.» 

En revanche, les opérateurs et fournisseurs d’accès ont critiqué l’appel d’Obama, à l’instar de Verizon et AT&T. Vice-président exécutif en charge des affaires légales chez AT&T, Jim Cicconi a déclaré que si la FCC mettait ces règles en place, l’opérateur serait prêt à entreprendre des actions en justice. Verizon a de son côté communiqué: «Verizon supporte l'internet ouvert, et nous continuons à croire que l'approche réglementaire en place au cours des deux dernières décennies a été au cœur de la réussite de l'internet. Une reclassification […] de l’internet  serait un changement de cap radical qui menacerait l’internet ouvert, la concurrence et l'innovation.»

L’équipementier Cisco a également rejoint les rangs des anti-Obama dans le cadre de ce débat. En présentant les derniers résultats financiers de son entreprise, le CEO de Cisco John Chambers a déclaré que la position du président américain menaçait son industrie: «Ce serait très décevant si nous revenions en arrière avec la réglementation de l'Internet - comme nous l'avons fait avec la voix, il y a plusieurs décennies. Il est très important que nous envoyons un message, pour ne pas voir les fournisseurs de services ralentir – voire stopper – les investissements en bande passante à haut débit.»

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