Surveillance téléphonique

Une technologie de l'Idiap pourrait avoir été utilisée par la NSA

| Mise à jour
par helenel

Selon des informations de la RTS, la technologie de reconnaissance vocale développée à l'Institut de recherche Idiap, basé à Martigny, pourrait avoir été utilisée par l'agence de sécurité américaine (NSA). 

(Quelle: Idiap)
(Quelle: Idiap)

La technologie de reconnaissance vocale développée à l'Idiap intéresse l'agence de sécurité américaine (NSA), dont le programme Prism fait actuellement scandale. C'est ce que révèle la RTS, dont le journaliste était présent lors de la présentation à la presse du système Mediaparl, utilisé pour retrouver n'importe quelle intervention au Grand Conseil valaisan au 2009.

Basé à Martigny, cet institut de recherche affilié à l'EPFL est effectivement connu mondialement pour ses technologies de reconnaissance vocale ou faciale qui ont conduit à la naissance de plusieurs start-up et notamment Koemei ou Keylemon (voir les news en lien). Il est spécialisé dans la gestion de l’information multimédia, les interactions multimodales homme-machine ou encore la reconnaissance biométrique. Son directeur, Hervé Bourlard, indisponible jusqu'à lors pour confirmer cette information à notre rédaction, répondait au journaliste de la RTS: «On est en contact avec eux pour certains projets qu'ils financent. On se connaît. Ils sont fortement intéressés par la reconnaissance vocale en arabe et dialectes arabes, en chinois et en mandarin. Il s'agit de technologies directement liées à la sécurité nationale.» Le directeur a en outre précisé à la RTS qu'il n'y avait plus de contrats actuellement en cours financé par la NSA. Contacté par notre rédaction, François Foglia, directeur adjoint de l'Idiap a précisé les propos du directeur: «Nous n'avons aucune collaboration directe avec la NSA. Nous avons néanmoins des liens très forts avec un institut de recherche de l'Université de Berkeley, dont certains projets sont financés par le budget de l'armée américaine, et ce, de la même manière que certains de nos propres projets sont financés par Armasuisse (le centre de compétences de la Confédération pour l'acquisition de systèmes et de matériels technologiquement complexes, ndlr). Il se peut que certaines technologies soient reprises par la NSA.» Il explique encore: «Pour faire des écoutes massives, il faut utiliser ce type de technologie de reconnaissance vocale, mais on ne sait pas si c'est notre propre technologie qui est utilisé.»

Respecter l'éthique

Le directeur a aussi rappelé que l'Institut s'imposait certaines règles d'éthiques sur l'utilisation de ces technologies: «Pour des raisons éthiques, que nous appliquons à l'Idiap, nous sommes parfois amenés à accepter ou à refuser certains projets.» Hervé Bourlard cite notamment l'exemple d'un projet d'écoutes téléphoniques massive de la population avec Israël, qui a été refusé – «Je crois que cela dépasse certaines limites éthiques acceptables.» – ou d'un autre qui faisait intervenir interpol comme modérateur de l'atteinte à la vie privée, qui a été accepté. François Foglia y ajoute: «Les écoutes massives sont interdites en Suisse, donc nous ne pouvons pas travailler sur ce type de projet.»

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