L’analyse décisionnelle, projet d’innovation phare des CIO

Si la virtualisation, le management des risques et la compliance demeurent encore importants pour les directeurs informatiques, ces thèmes ont toutefois perdu beaucoup de terrain face à l’analyse décisionnelle (BI), la mobilité et le cloud, selon la dernière étude d’IBM sur les CIO. La majorité des 3000 responsables sondés désignent en effet ces derniers sujets comme les principaux projets d’innovation soutenant la croissance et la compétitivité de leur entreprise ces cinq prochaines années.

Au niveau mondial, les CIO sont 83% à mettre les outils d’analyse décisionnelle en tête de priorité, suivis de l’introduction de solutions de mobilité pour presque trois quarts d’entre eux. L’explosion des volumes de données ainsi que la sophistication des équipements et des applications mobiles offrent aux CIO l’opportunité d’accompagner le développement de leur entreprise, constate Big Blue. Ils demandent à ce titre des méthodes innovantes à l’instar du Master Data Management (68%) ou encore de fonctionnalités de recherche intelligentes (59%).

Le cloud émerge également comme une technologie phare pour la compétitivité des entreprises. Alors qu’ils n’étaient qu’un tiers en 2009, les CIO sont aujourd’hui 60% dans le monde à envisager des investissements dans ce secteur. «Cette forte progression entre 2009 et 2011 s’explique par la réponse du cloud computing à la demande des entreprises de disposer d’une infrastructure et d’applications en temps réel, de façon flexible et aux meilleurs coûts», estime IBM dans son rapport. Les branches mentionnant le plus le cloud sont celles des médias (73% des CIO), le secteur automobile (70%) et les télécommunications (69%). Les pays les plus friands de cette technologie sont les Etats-Unis, la Corée du Sud et la Chine (70% en moyenne). Les directeurs des systèmes d’information (DSI) suisses considèrent de leur côté le cloud avant tout comme un des moyens d’amortir la complexité croissante et future des systèmes et la rapidité des changements, ajoute la filiale helvétique de l’éditeur.

The Essential CIO

L’étude 2011 souligne parallèlement que CEO et CIO partagent les mêmes priorités pour le futur: l’intimité client, les compétences humaines et les connaissances. Elle montre par ailleurs le rôle de plus en plus indispensable du CIO dans son entreprise en tant que «leader de l’innovation» et non plus seulement en tant que «chief IT mechanic». Le poste est ainsi perçu par les métiers comme essentiel, l’IT occupant un rôle prépondérant dans la transformation des stratégies business en valeur.

De cette évolution ressort quatre mandats principaux. La plupart des CIO suisses (57%), à l’image de leurs homologues étrangers, disent être affectés à des activités d’expansion pour aider les entreprises à se restructurer en interne. Plus de 20% sont voués à des mandats de valorisation dans le but de rationaliser les opérations et augmenter l’efficience opérationnelle. Le mandat de transformation – pour aider l’organisation à se transformer et à se différencier sur le marché – figure au cahier de charges pour 12% des CIO en Suisse alors que celui d’innovation – pour innover radicalement sur les produits, les marchés et les business models – occupe encore 9% d’entre eux.
La deuxième édition de l’étude mondiale IBM sur les CIO repose sur plus de 3000 interviews de directeurs informatiques menées entre fin 2010 et début 2011 en face à face dans 71 pays et 18 secteurs d’activités, toutes tailles d’entreprise confondues. En Suisse, 77 entretiens ont été réalisés. L’étude, intitulée The Essential CIO, est la dernière édition de l'IBM C-suite série, une collection complète dédiée aux fonctions dirigeantes, et sera disponible en version française courant juin de cette année.