De l’Iran à l’affaire Tinner

La Suisse secrète de 1978 à 2010 selon Wikileaks

| Mise à jour

Le Temps a obtenu par l’organisation de Julian Assange quelque 5800 documents diplomatiques secrets qui parlent de la Suisse. En collaboration avec la NZZ, le quotidien va publier certains extraits après une analyse rigoureuse. Mots-clés: Iran, Tinner ou encore UBS.

Les besoins des citoyens et des entreprises en matière de cyberadministration ne cessent d’augmenter.
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Parmi les 251’000 câbles diplomatiques que détient Wikileaks, Le Temps a réussi à se procurer la totalité des 5814 documents qui traitent de la Suisse, a indiqué samedi le journal dans ses colonnes. Ce dernier a décidé de partager ces informations avec la Neue Zürcher Zeitung (NZZ) et de publier une série d’articles s’ils sont d’intérêt public.

La quantité considérable de ces «swiss papers» a été envoyée à Washington par l’ambassade des Etats-Unis à Berne et la Mission américaine auprès de l’ONU à Genève, écrit Le Temps. S’y ajoutent tous les câbles issus de 213 représentations diplomatiques américaines dans le monde et contenant les termes «Swiss» ou «Switzerland». Les informations sont actuellement épluchées et scrupuleusement vérifiées par sept journalistes sur une plateforme sécurisée et coupée du réseau avec le souci de garantir la protection des personnes concernées.

Datés pour la grande majorité de ces dix dernières années, le plus vieux des documents remonte toutefois à 1978 et provient de Kaboul. Le mot UBS apparaît dans 46 câbles et le nom de Christoph Blocher dans 22. Mais si l’on cherche le terme «Iran», 1189 documents apparaissent, précise Le Temps. Les frères Tinner y figurent également à plusieurs reprises. Les deux protagonistes étaient impliqués dans l’affaire du même nom traitant d’une livraison soupçonnée de matériel nucléaire à la Libye. On apprend également qu’en Colombie, les Forces armées révolutionnaires (FARC) ont tenté de racketter la multinationale Nestlé.

Le quotidien tire déjà quelques enseignements des documents en sa possession: «La Suisse apparaît pour ce qu’elle est aux yeux des Américains, soit une plaque tournante diplomatique et économique, tantôt fidèle alliée, tantôt réfractaire». Des dizaines de câbles relatent les réunions entre les services secrets suisses et américains, «dont la collaboration semble laborieuse».

Le 28 novembre dernier, cinq grands journaux, The New York Times aux Etats-Unis, The Guardian en Grande-Bretagne, Der Spiegel en Allemagne, Le Monde en France et El Pais en Espagne commençaient à publier en exclusivité les premiers des plus de 250’000 câbles diplomatiques américains que s’est procurés Wikileaks.


 

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