Journée internationale des déchets électroniques

Electronique: les Suisses achètent durable, mais recyclent peu

par Rodolphe Koller et Leslie Haeny

Selon une étude de la ZHAW, la population suisse a un comportement durable en matière d’achat et d’utilisation d’appareils électroniques. C’est après que les choses se compliquent: rares sont les personnes qui remettent ou donnent leurs appareils encore en état de marche.

C’est aujourd’hui la Journée internationale des déchets électroniques. La journée d’action met cette année l’accent sur les petits appareils (smartphones, grille-pain, etc.) qui représentent 40% des déchets électroniques et qui sont souvent jetés sans tri à la poubelle ou oubliés dans les tiroirs. Un ménage européen compterait en moyenne 5kg de tels équipements délaissés. Au niveau macro, la somme des déchets de ces petits appareils équivaudrait à 24,5 millions de tonnes en 2022.

Etude sur les comportements de la population suisse

Qu’en est-il de la population suisse? Dans quelle mesure fait-elle preuve de durabilité lors de l'achat et de l'utilisation d'appareils électroniques et d'autres produits? Et que se passe-t-il lorsque les appareils ne sont plus utilisés? La Haute école zurichoise des sciences appliquées (ZHAW) et la place de marché en ligne Ricardo se sont penchées sur ces questions dans le cadre d'une étude. Celle-ci révèle que plus de la moitié de la population suisse est prête à consommer de manière durable et à agir dans le respect de l'environnement. En ce qui concerne la mise en œuvre effective, la situation est la suivante...

Achats: acheter moins souvent et de manière plus réfléchie

Plus de 65% des personnes interrogées essaient de réduire leur consommation générale. Selon l'étude, elles veulent se contenter davantage de ce qu'elles possèdent déjà. En outre, près de la moitié des participants à l'étude indiquent que, dans la mesure du possible, ils achètent de préférence des produits respectueux de l'environnement. Mais ils ne sont pas tous prêts à abandonner complètement les produits non écologiques. 55% des personnes interrogées ne renonceraient pas à leurs marques préférées, même s'il existe une alternative plus respectueuse de l'environnement.

(Source : ZHAW)

Utilisation: le plus longtemps et le plus soigneusement possible

Une fois le produit à la maison, la plupart des personnes vivant en Suisse l'utilisent le plus longtemps possible. 83% des personnes interrogées affirment utiliser leurs objets et appareils aussi longtemps que possible pour le bien de l'environnement. En outre, 76% déclarent faire tout leur possible pour que leurs biens de consommation durent plus longtemps. Seuls 11% d'entre eux remplacent souvent des objets encore en bon état. En cas de panne, 70% des personnes interrogées sont prêtes à faire réparer le produit.

Après l'utilisation: l'électronique prend la poussière à la maison

En ce qui concerne l'achat et l'utilisation, la Suisse s'en sort donc plutôt bien. En ce qui concerne la suite, les résultats sont toutefois mitigés et dépendent fortement de la catégorie de produits concernée. Les articles électriques qui ne sont plus utilisés prennent souvent la poussière à la maison. Ainsi, 40% des personnes interrogées déclarent avoir au moins un téléphone portable ou un smartphone intact à la maison. 36% possèdent un appareil photo qui n'est plus utilisé, 27% ont des ordinateurs portables ou des tablettes et 25% un jeu vidéo ou une console inutilisés à la maison. Si l'on extrapole ce chiffre à la Suisse, plus de trois millions de personnes possèderaient des téléphones portables ou des smartphones en état de marche qu'elles n'utilisent plus, mais qu'elles ne transmettent pas non plus.

(Source : ZHAW)

À cela s'ajoute le fait que de nombreux appareils électroniques (30%) ne sont pas recyclés, mais simplement jetés. Le fait que la population recycle si peu les appareils électroniques inquiète. «Il est surprenant de voir le nombre de personnes qui stockent chez elles des appareils électroniques en état de marche sans les utiliser. Ces appareils perdent chaque jour de leur valeur et pourraient trouver une utilisation judicieuse ailleurs», constate Francesco Vass, Managing Director de Ricardo.

Si les personnes interrogées souhaitent tout de même revendre leur appareil électrique, elles le font le plus souvent sur une plate-forme en ligne. 87% des sondés privilégient citent cette option. Pour 34%, la revente à leur entourage serait également envisageable. Près de 10% des personnes interrogées proposeraient leurs appareils à un marché aux puces et 8,5 % apporteraient leurs vieux téléphones portables, fers à repasser, appareils photo et autres dans une brocante.

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