Méta-analyse

Swico se penche sur l’impact environnemental des services en ligne

Une méta-analyse mandatée par Swico s'intéresse à l’impact environnemental des services en ligne, en prenant en compte les processus de fabrication et de mise à disposition, l'utilisation, ainsi que les effets rebond.

(Source: Glenn Carstens-Peters via Unsplash)
(Source: Glenn Carstens-Peters via Unsplash)

Dans quelle mesure les services numériques contribuent-ils à réduire ou à augmenter le taux d'émission de gaz à effet de serre (GES)? Une étude mandatée par Swico et Swisscleantech tente de répondre à cette question complexe, en se penchant sur l’effet de mise à disposition (impact de la fabrication, du déploiement et de l’élimination), ainsi que sur l’impact de leur utilisation (effet d'application). L’étude adopte une approche différenciée, précise Swiso dans son communiqué, en abordant les effets d'optimisation (quand des processus existants deviennent plus efficaces grâce à la numérisation), les effets de substitution (processus complètement remplacé par leur versions numériques) et les effets de rebond (par exemple une augmentation de la demande dû à un accès facilité par une offre sous forme numérique).

Réalisée par l'Université de Zurich et le Gottlieb Duttweiler Institut (GDI), cette méta-analyse se concentre sur onze produits ou services, dont la vidéo en streaming, la musique en streaming, les médias en ligne, les liseuses, les achats en ligne et les services de livraison de repas, les plateformes multimodales de mobilité, le home office et les visioconférences, ou encore les services d’agriculture de précision.

Streaming énergivore

Concernant le streaming (vidéo et audio), les auteurs la méta-analyse constatent que l'empreinte carbone de ces services provient essentiellement de l'effet de mise à disposition «car le streaming des contenus nécessite le traitement et la transmission de grandes quantités de données dans des centres de calcul et via des réseaux de télécommunication, dont le fonctionnement nécessite à son tour des quantités importantes d'énergie électrique». En sus d’agir sur l'efficacité énergétique des infrastructures et de faire appel à des énergies renouvelables, les mesures de réduction des émissions de CO2 dans ce domaine devraient aussi concerner le design et les fonctionnalités de ces applications pour éviter d'encourager à la consommation de contenu (par exemple l'autoplay). Les effets rebond de ces services sont en outre importants, car les offres pratiquement illimitées, gratuite ou bon marché, ainsi que la facilité d'accès engendre une augmentation de la consommation (par rapport aux anciennes méthodes de consommation via CD ou DVD, par exemple).

Lecture en ligne vs. support imprimés

Médias en ligne et liseuses ont des effets de mise à disposition et d'application à peu près équivalents, selon les auteurs de l’étude. Qui font observer que la lecture en ligne peut être associée à davantage d’émission carbone que celle de livres ou documents imprimés, en fonction de la durée de vie des appareils utilisés. «Les fournisseurs de terminaux devraient donc veiller à ce que leur fabrication soit aussi efficace que possible en termes de GES et à ce que les appareils puissent être utilisés le plus longtemps possible», indique l’étude. A l’instar des divertissements audio et vidéo, des effets de rebond existent, en lien avec l’accès facilité à une offre plus abondante, voire plus avantageuse.

Service de mobilité et télétravail: l'effet d'application est plus important

L’étude publiée par Swico montre que l'effet d'application est nettement plus prégnant que celui de la mise à disposition dans plusieurs domaines analysés. C’est le cas concernant les services de mobilité, dont les applications de navigation et de planification d'itinéraires, mais aussi du télétravail et des visioconférences, ainsi que des achats en ligne et de l’agritech. Si ce type de services présente le potentiel de participer à la réduction des émissions de CO2, des effets rebond sont observés. Les auteurs évoquent par exemple le cas des plateformes de mobilité qui peuvent faire augmenter le trafic motorisé. «Les fournisseurs devraient donc vérifier si les services intelligents entraînent effectivement une réduction du trafic ou un passage à une mobilité respectueuse du climat. Les consommateurs devraient utiliser les produits et services numériques de manière ciblée pour regrouper les processus à fortes émissions tels que les voyages ou le transport de marchandises», souligne l’étude.

Les effets rebond du télétravail et de l’e-commerce

Au sujet des visioconférences, un effet rebond observé par les auteurs a trait au nombre plus importants de personnes conviées à une réunion virtuelle, par rapport aux capacités d’un meeting organisé en présentiel. Concernant les effets rebond de l’e-commerce, l’analyse constate une augmentation potentielle de la consommation, car il est plus facile et plus rapide de passer des commandes en ligne, pour un choix de produits plus large.

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