Ethique numérique: un manque de savoir-faire dans les entreprises suisses
Les entreprises suisses ont désormais bien conscience de l'importance du thème de l'éthique numérique. Pourtant, les connaissances nécessaires pour l’intégrer dans la pratique font encore défaut.
De plus en plus d'entreprises s'intéressent de près à l'éthique numérique. En Suisse, elles ont désormais bien pris conscience de l'importance de ce thème, indique l’édition 2022 du «Stimmungsbarometer Digitale Ethik» de l’Institute for Digital Business de la Haute école d'économie de Zurich (HWZ). Cette année, l'étude a été menée auprès de 225 personnes employés ou cadres dirigeants.
L’enquête montre notamment qu’une grande majorité d'entreprises suisses ont mené des projets controversés sur le plan éthique. Essentiellement dans le domaine de la collecte et de l’analyse de données clients. Mais aussi dans l'utilisation d'outils de monitoring des collaborateurs (datafication des espaces de travail) et pour exploiter des nouvelles technologies.
Environ la moitié des professionnels interrogés indiquent que la gestion des données et la stratégie en matière de données contiennent ou contiennent à l'avenir des directives relatives à des thèmes éthiques. «Les grandes entreprises disposent de directives dans le cadre de la gestion des données, de la stratégie en matière de données et elles ont des directives éthiques. Indépendamment de la taille, de nombreuses entreprises travaillent sur des directives éthiques, ce que confirme à nouveau notre enquête», commente Cornelia Diethelm, responsable de l'étude.
La direction fait partie des principaux défenseurs de l'éthique numérique, avec les chargés de projets de développement durable et de numérisation. Les responsables de la protection des données sont les plus investis en la matière. A l'instar de l’édition 2021 de ce baromètre, les équipes marketing sont les moins disposées à adopter une éthique numérique. «Une réflexion consciente sur l'éthique numérique peut aider à aborder les conflits d'objectifs internes de manière systémique. Les pratiques commerciales doivent être harmonisées avec des directives éthiques qui reflètent les valeurs de l'entreprise et qui sont également perçues en conséquence de l'extérieur», analyse Cornelia Diethelm.
Les résultats de l’étude montrent que les entreprises se préoccupent beaucoup des contraintes réglementaires, par exemple en ce qui concerne l'utilisation des données ou l'utilisation de l'intelligence artificielle. Les connaissances nécessaires à l'intégration de l'éthique numérique au sein de l'entreprise font défaut en Suisse. Par conséquent, la demande en matière de formation et de perfectionnement dans ce domaine est en augmentation.
