L’IT romande peut-elle échapper à la récession?

Pour les sociétés IT établies en Suisse romande sondées dans notre enquête, la situation économique environnante est, après le cloud computing, le facteur ayant le plus d’influence sur leur santé. Un constat logique qui mène à une triple question: quelles sont les perspectives de l’économie romande? La branche IT peut-elle faire mieux que les autres secteurs, donc que ses clients? Quelle est la marge de manœuvre des sociétés IT?

La conjoncture d’abord est plutôt maussade. Après avoir résisté, l’économie suisse ressent les effets du franc fort et surtout de la détérioration des économies des pays voisins. L’institut CREA table sur une croissance de l’économie suisse de 0,7% en 2011, suivie d’une récession en 2012 avec -0,4%. Il estime d’autre part que les investissements en biens d'équipements diminueront en 2012 et constate que le mouvement a déjà commencé, les entreprises anticipant le ralentissement. En Suisse romande, ces dernières semaines ont été marquées par les licenciements importants chez Novartis, Kudelski et Bobst. De manière générale toutefois, la croissance romande est tendanciellement plus élevée que la moyenne nationale depuis 2000, selon le CREA.

Dans ce climat morose, le secteur informatique semble toutefois tirer son épingle du jeu et ne devrait subir qu’un tassement. Les dernières prévisions de MSM Research tablent sur une croissance du secteur ICT suisse de 2,5% en 2011 et de 2,2% en 2012. Concernant l’évolution de leurs dépenses IT, 17,8% des sociétés sondées par l’institut schaffousois signalent qu’elles augmenteront l’an prochain, elles resteront stables pour 53,4% et elles diminueront pour 28,8% d’entre elles. Dans son enquête sur les salaires 2012, UBS relève d’autre part que la branche est relativement peu affectée par la cherté du franc – tout comme le secteur public et les services aux entreprises.