L’ex-dirigeant de Salesforce lance une plateforme de création d’agents IA
Fondée par Bret Taylor (récent co-CEO de Salesforce) et Clay Bavor (ex-cadre chez Google), la start-up Sierra introduit une plateforme d'agents IA autonomes qui vise à transformer les interactions entre entreprises et clients.
«A l'ère de l'IA conversationnelle, la meilleure expérience client ne consiste pas à installer une application ou à cliquer sur un lien, mais simplement à avoir une conversation», indique la start-up Sierra dans l’annonce du lancement de son offre. La formule résume bien les motivations de ses deux cofondateurs, déjà bien connus dans la Silicon Valley: Bret Taylor and Clay Bavor. Le premier a récemment co-dirigé Salesforce après avoir co-créé Google Maps et, entre autres, officié en tant que CTO de Facebook. Le second avait jusqu'ici fait carrière chez Google, où il a géré des produits tels que Gmail et Google Drive, avant de prendre la tête de la division réalité virtuelle.
Agents autonomes connectés aux systéme d'entreprise
Sierra a mis au point une plateforme d'IA conversationnelle dédiée aux entreprises, qui permet de créer des agents autonomes capables d'interagir directement avec les consommateurs. Avec l’objectif de «résoudre des problèmes et agir en leur nom», précise l’annonce, en écho à la vision de Bill Gates, notamment. La start-up affirme répondre à différents défis liés aux chatbots dopés à la GenAI, notamment leurs «hallucinations» à même de générer des erreurs, de présenter une marque sous un faux jour ou d'induire les clients en erreur. Les agents Sierra ne se contentent pas de répondre aux questions. Ils opèrent en utilisant d'autres systèmes d’entreprises.
Système d'exploitation et kit de développement
Sierra souligne en outre que sa plateforme est dotée d’outils d'audit et d'assurance qualité qui permettent de comprendre le raisonnement qui sous-tend chaque interaction. «Lorsqu'un agent Sierra accède à un système d'enregistrement, ces interactions sont déterministes, ce qui garantit que votre agent respecte toujours vos politiques de sécurité et vos contrôles d'accès. La plateforme Sierra applique également une gouvernance stricte des données, protégeant les informations personnelles de vos clients et garantissant que les données de votre entreprise restent les vôtres», indique encore le communiqué de la start-up.
Côté entreprises clientes, les développeurs peuvent utiliser le kit de développement logiciel pour développer et déployer des agents à l'aide d’un système d'exploitation dédié (Agent OS). Selon la documentation de la jeune pousse californienne, cet OS «décompose les objectifs et les processus de haut niveau en étapes plus petites et coordonne l'accès aux ressources nécessaires pour résoudre une tâche donnée. Les agents peuvent accéder aux connaissances et aux systèmes clés en fonction de leurs besoins, et s'appuyer sur une constellation de modèles d'IA pour la planification, la prise de décision, la génération de réponses, l'auto-évaluation, etc.».
Des cas d’usage avec Sonos et WeightWatchers
Sierra a développé sa solution avec une poignée de grandes sociétés, dont Sonos et WeightWatchers. Chez Sonos, un agent a été mis au point pour faciliter une variété de tâches durant les premiers 30 jours après réception des enceintes par le client. L'agent peut entre autres agir au niveau de la configuration de nouveaux produits, de la résolution de problèmes liés aux routeurs, de la gestion des commandes et des retours, ainsi que connecter le système à de nouveaux services musicaux. Chez WeightWatchers, un agent IA d'assistance à la clientèle a été nourri des informations, de la base de connaissances, des politiques et des directives de la marque. L'agent est par exemple capable d’aider les clients à choisir leurs repas ou de gérer en leur nom leur abonnement.
Selon les informations obtenues par le média Fortune, un agent typique basé sur la plateforme de Sierra utilise quatre ou cinq modèles d'IA différents. La technologie puise dans des grands modèles de langage propriétaires et open source, y compris des modèles d'OpenAI et de Microsoft. L’un des modèles va générer une réponse, par exemple, tandis qu'un autre modèle fera en quelque sorte office de superviseur pour prévenir les hallucinations. La start-up de Bret Taylor et Clay Bavor a déjà levé 110 millions de dollars.
