Crise commerciale

Huawei accuse les Etats-Unis d’espionnage et de piratage

Le géant chinois des télécommunications Huawei, placé par les Etats-Unis sur une liste noire pour soupçons d’espionnage, accuse les autorités américaines de «cyberattaques» et de «menaces» contre son personnel.

L'entreprise subit de plein fouet la guerre commerciale entre les USA et la Chine. (Source: Huawei)
L'entreprise subit de plein fouet la guerre commerciale entre les USA et la Chine. (Source: Huawei)

Sous pression, Huawei passe à l’attaque avec une déclaration à charge contre le gouvernement de Donald Trump, l’accusant d’avoir tenté de pirater son système informatique et de contraindre ses employés à recueillir des informations sur l’entreprise afin de perturber les activités du groupe chinois.

La liste de doléances est longue. Selon Huawei, le gouvernement américain a utilisé des moyens de pression «sans scrupules». L'entreprise accuse les autorités de «menacer, fouiller, détenir et même arrêter illégalement des employés de Huawei», voir de les piéger afin «d'établir un prétexte légal pour des accusations non fondées». Dans d'autres cas, des agents du FBI se seraient rendus au domicile de certains employés du groupe pour les inciter à divulguer des informations confidentielles.

 

Pire encore, les autorités américaines auraient lancé de vastes cyberattaques sur le système informatique du groupe chinois «pour infiltrer l’intranet et les systèmes d'information internes». L’entreprise veut rassurer en expliquant qu’elle a «investi massivement dans la R&D depuis 30 ans, ce qui est la source de son succès», avant de conclure qu’aucune entreprise ne devient un leader dans son domaine par le vol. Huawei ne fournit aucune preuve de ses accusations.

L'entreprise se défend de tout vol de brevets

Par ce communiqué aux allures de manifeste, Huawei dément surtout les dernières accusations de vols de brevets. Le ministère américain de la Justice enquête sur l’entreprise après les allégations de Rui Pedro Oliveira, un ingénieur portugais qui prétend s'être fait voler ses brevets d’un appareil photo pour smartphone par Huawei. Si le fabricant admet avoir rencontré l’ingénieur en 2014, il explique qu’aucun accord n'a été trouvé et l’accuse de vouloir extorquer de l’argent.

Selon l’entreprise, le design d'Oliveira n'a qu'un seul objectif zoom extensible sur un côté de l’appareil, alors que l'appareil de Huawei a des lentilles des deux côtés, contenues dans un grand boîtier convexe.

Pour rappel, le gouvernement américain a placé Huawei sur une liste noire en mai dernier, soupçonnant l’entreprise d’espionnage en faveur de Pékin. Des accusations que la compagnie a toujours niées. En conséquence, les entreprises américaines ne peuvent plus collaborer avec elle, y compris Google et son système d'exploitation Android. Ce boycott est régulièrement discuté dans le cadre des négociations entre les États-Unis et la Chine, plongés en pleine guerre commerciale.

 

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