Préoccupation gouvernementale

Les objets connectés inquiètent le préposé à la protection des données

Dans un entretien au Temps, Adrian Lobsiger, nouveau préposé à la protection des données, explique pourquoi son travail va changer avec le fort développement attendu de la numérisation. Son service surveille de près les nouveaux services des géants américains de l’internet.

Adrian Lobsiger, juriste de 55 ans, actuel directeur suppléant de l’Office fédéral de la police, a été choisi pour devenir le prochain Préposé fédéral à la protection des données. (Quelle: Bundesverwaltung)
Adrian Lobsiger, juriste de 55 ans, actuel directeur suppléant de l’Office fédéral de la police, a été choisi pour devenir le prochain Préposé fédéral à la protection des données. (Quelle: Bundesverwaltung)

L'Internet des objets va occuper de plus en plus le préposé fédéral à la protection des données, Adrian Lobsiger. Dans un entretien accordé au quotidien Le Temps, il s’inquiète du manque de transparence flagrant des objets connectés. «Ces appareils se connectent en permanence et échangent des données sans que le propriétaire en soit averti. Les machines, capables d’apprendre, font preuve d’une grande faim de données. Or il faudrait que ces applications ne collectent et ne transmettent des données que si l’individu y a préalablement consenti (protection des données par défaut).»

L’autre sujet d’inquiétude réside dans le traitement des images. Les avancées dans la biométrie et la numérisation permettront par exemple de retrouver la photo d’un adulte à partir de celle d’un enfant, avance Adrian Lobsiger. «J’ai vu des progrès phénoménaux. Des millions de documents peuvent être croisés, et il deviendra impossible, par exemple, de promettre l’anonymat à un client qui refuse de mettre sa photo sur un site de rencontre, si un document similaire figure quelque part sur internet.»

Face au multinationale américaine, le préposé fédéral à la protection des données dispose de moyens limités, notamment en termes financiers. L’aspect des sanctions pécuniaires préoccupe Adrian Lobsiger, mais doit être relativisé. «Notre principale force réside dans la possibilité d’alerter les médias en dénonçant une affaire. La réputation est considérée comme un bien très précieux par les multinationales engagées dans la récolte massive de données. Elles feront donc en sorte de suivre nos recommandations.»

Webcode
9771

Kommentare

« Plus