Conférence Lift: quelle matière pour l’entreprise?
La semaine dernière, Lift a une nouvelle fois su attirer une foule hétéroclite de technophiles. Une conférence également instructive pour les entreprises, à condition toutefois d’aller chercher des questionnements plutôt que des réponses.

Du 2 au 4 février, la conférence Lift a une fois encore réuni à Genève une large assemblée – plus de 1000 participants cette année selon les organisateurs - autour du thème «What can the future do for you?». Vaste programme, suffisamment large en tout cas pour aborder des sujets aussi divers que l’innovation dans l’entreprise, les jeux vidéo, l’impact de la transparence et des média sociaux ou encore l’exploration spatiale, avec toujours les nouvelles technologies comme toile de fond. Une diversité qui se retrouve tant au niveau des participants – designers, entreprises établies, artistes, start-up, bloggeurs technophiles de Suisse et d’ailleurs – que de leurs motivations – quête de visibilité, recrutement, relationnel client, recherche d’investisseurs, détection de tendances. Pourtant, aller à Lift avec un objectif bien précis est sans doute la meilleure manière d’en repartir déçu, la conférence et les rencontres que l’on y fait ayant plutôt la vertu d’éveiller de nouvelles pistes et de nouveaux questionnements, y compris pour l’informatique d’entreprise
Design et innovation
En effet les parallèles possibles entre les conférences et l’agenda des entreprises n’ont pas manqué. Au niveau du management par exemple, le médiatique entrepreneur Jean-Claude Biver a souligné combien l’acceptation, voire la récompense de l’échec, jouait un rôle clé dans la prise de risque indispensable à l’innovation. Ou encore Dorian Selz, CEO de la start-up zurichoise Memonic, qui a expliqué les effets positifs d'une organisation lâche (loose organization) et de la décomposition des développements en projets indépendants pouvant être abandonnés si nécessaire.
Autre piste, celle du design, qui explique selon David Galbraith, fondateur de Yelp, la supériorité actuelle des outils conçus pour les particuliers sur ceux destinés aux entreprises. Le designer procédant à des choix judicieux entre l’expression des besoins bruts d’un côté et la réalisation du produit de l’autre, un rôle qui n’est pas sans rappeler celui des business analysts dans l’entreprise. Design également mis en avant par Alexandre Osterwalder pour lequel le développement de nouveaux modèles d’affaires devrait plus souvent s’inspirer des pratiques de prototypage, de simulation ou encore de crash test.
Intention vs. attention
Autre questionnement d’intérêt pour les entreprises, celui du bon usage des média sociaux, en particulier tel qu’évoqué par Brian Solis. Le célèbre spécialiste américain a tout d’abord insisté sur le fait que la gestion active de sa réputation en ligne, et donc de son capital social, n’est plus une option, mais une nécessité, faute de quoi, celle-ci sera prise en charge par d’autres. Il a toutefois insisté sur la distinction nécessaire entre popularité (portée) et autorité (pertinence). Dès lors, gérer habilement son capital social en ligne – et cela s’applique autant aux individus qu’aux entreprises – signifie s’intéresser moins à générer de l’attention, qu’à s’exprimer lorsque l’on a vraiment quelque chose d’intéressant à dire. Une approche à contre-courant qui mérite réflexion à l’heure où les sociétés sont pressées de publier tout et n’importe quoi sur les réseaux sociaux.
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