Postfinance.ch fait l’objet d’une attaque coordonnée via Twitter
Depuis lundi soir, un groupe de hackers s’en prend au site de Postfinance suite à la fermeture du compte du fondateur de WikiLeaks Julian Assange.

Un groupe d'activistes anonymes, les anonymous, a lancé lundi depuis Twitter une attaque coordonnée en déni de service (DDoS) intitulée «Operation Payback» et visant le site de Postfinance. Elle fait suite à la fermeture par la filiale de la Poste du compte de Julian Assange, destiné à recevoir des dons. Postfinance reproche au fondateur de WikiLeaks d’avoir donné de fausses indications sur son lieu de domicile, selon un communiqué de l’établissement bancaire. Julian Assange avait «indiqué être domicilié à Genève, ce qui s’est révélé être faux lors de l’examen des données».
Après cette annonce, les représailles ne se sont pas fait attendre. Dès 21h30 lundi soir sur Twitter, les anonymous appelaient à passer à l’attaque par des salves du genre: «www.postfinance.ch is down. Keep on firing!». L’assaut, ayant pour but de rendre indisponible les services financiers de la poste helvétique, a entraîné une surcharge volontaire des serveurs par un grand nombre de requêtes simultanées d’ordinateurs. La page internet de Postfinance réagissait mardi matin très lentement ou était carrément inaccessible. Cette situation a provoqué de nombreuses réactions des clients, a déclaré à l’ats le porte-parole de Postfinance Marc Andrey.
Action illégale
Dans un communiqué, le Parti pirate suisse qui soutient WikiLeaks au nom de la liberté sur internet, s’est toutefois distancié des attaques DDoS contre Postfinance: «Nous comptons faire connaitre nos vues par la voie politique, et non via des actions illégales, et condamnons très fermement ces méthodes destructrices et contre-productives». Dans ce contexte mardi, Mastercard a également bloqué les versements adressés au site de Wikileaks. Le service de paiement en ligne Paypal a fait de même ce week-end déjà en refusant désormais les versements à destination de Wikileaks, qui a dernièrement adressé un appel de fonds à ses sympathisants.
WikiLeaks est au centre d'un scandale diplomatique en raison de ses dernières révélations. Le site web lanceur d'alerte, spécialisé dans la publication de documents confidentiels, est actuellement torpillé de tous les côtés. Victime lui-même de cyber-attaques, WikiLeaks a opté vendredi pour une nouvelle adresse en Suisse, wikileaks.ch. Des sites miroirs ont par ailleurs été établis. La page web de WikiLeaks est ainsi accessible dans le monde entier sur différents serveurs. Julian Assange a lui été arrêté par la police britannique mardi matin alors qu'il se rendait à une convocation. Jusqu’ici recherché par Interpol, il devrait être entendu par un juge qui décidera de son éventuelle extradition en Suède où une plainte pour viol a été déposée à son encontre.
Switch prend position
Après l’enregistrement de Wikileaks en Suisse par le Parti pirate suisse, Switch a reçu de nombreuses demandes au sujet des raisons qui pourrait l'amener à procéder à supprimer wikileaks.ch. En sa qualité de service d’enregistrement pour noms de domaine présentant une extension en .ch et .li, Switch a répondu qu’il n’était pas responsable des contenus des pages web. «C’est aux tribunaux qu’il incombe de considérer que les contenus de wikileaks.ch sont passibles ou non de sanctions pénales», a expliqué le service d’enregistrement pour adresses internet, qui tient à préciser que la page web wikileaks.ch n’est pas hébergée chez lui.
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