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Les CxO suisses moins concernés par la technologie que par le marché

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Les CxO suisses se distinguent par un souci moins profond pour la technologie que les dirigeants d’Europe et du monde, selon IBM, qui a interrogé 4000 cadres supérieurs.

(Quelle: IBM)
(Quelle: IBM)

IBM publie sa 17ème étude depuis 2003 sur les cadres supérieurs à travers le monde. En Suisse 92 cadres ont été interrogés, représentant tous les secteurs d’activité.

Pour l’avenir, les dirigeants globaux mettent le marché, comme premier facteur externe d’influence sur l’entreprise. Mais la région DACH se distingue, en attribuant à la technologie le poids décisif. La Suisse - vissée aux résultats du marché - relègue la technologie au quatrième rang de ses priorités, derrière les questions légales et les facteurs macro-économiques. L’innovation n’en est pas pour autant mise au placard, selon les dirigeants d’IBM Suisse: «En Suisse, l’on essaie d’intégrer très tôt les nouvelles technologies dans les projets, pour se différencier. Mais l’on ne peut pas expliquer ce résultat par l’idée que la technologie est un fait acquis», estime Christian Keller, General Manager. Durant la crise, certaines entreprises ont utilisé leurs réserves pour investir, pendant que d’autres étaient au régime minceur, ce qui aurait mené à des résultats très panachés sur les priorités. «C’est la première fois que la technologie n’est plus perçue comme prioritaire en Suisse», précise-t-il. Les décisions de la Finma ont actuellement bien plus d’influence sur le sommeil des CxO suisses.

Le client est roi

Mais ce qui ressort de l’étude, c’est le poids toujours plus important du client, dans les décisions de l’entreprise, qui devrait encore croître au cours des prochaines années. Ainsi 46% des CxO indiquent qu’ils travaillent aujourd’hui avec leurs clients, 90% prévoient de le faire durant les trois à cinq prochaines années. Dans la région DACH, l’on collabore davantage (52%) et on l’envisage moins fortement pour l’avenir (87%). «Cela pose la question de l’authenticité et de la marque. Si l’on demande au public de renommer un produit, et que le résultat est politiquement non correct, que va faire l’entreprise?», demande Peter Kasahara, responsable de l’unité Global Business Services d’IBM Suisse. Le contact reste prioritaire, mais la manière change.

L’évolution vers davantage de contacts digitaux s’expliquerait en partie par la crise économique, qui a poussé beaucoup d’entreprises à fermer des offices et services clients, pour rediriger le public vers les canaux digitaux. Mais Peter Kasahara prévient qu’il s’agit avant tout de créer une relation, plutôt que de gérer un carnet de contacts, s’appuyant sur l’exemple des banques suisses, qui ont un nombre incalculable de petites filiales dans les villages. Là se pose la question de trouver comment traiter le client comme un individu, plutôt que comme un segment marketing.

Enfin, la prise du pouvoir par le client force les entreprises à repenser leur direction. La fonction de CMO prend de l’importance et empiète sur celle de CIO, relégué au rôle de simples prestataires de support pour les services IT basiques, alors qu’il rêve de prendre une part prépondérante dans la réalisation de la stratégie d’entreprise. Cela d’autant plus qu’aujourd’hui, l’innovation passe souvent également par la technologie. «Les CIO seraient bien inspirés de repenser leurs relations afin d’apporter une plue-value à l’entreprise», prévient l’étude.

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