Pas si simple

Le patron d’Equinix suisse répond à Zuckerberg

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Après la déclaration, hier, du patron de Facebook qui souhaitait réduire la fracture numérique, Marco Dottarelli, d’Equinix suisse, rétorque que cela ne sera pas si simple. Et que ce travail débute déjà en Europe.

Marco Dottarelli, directeur d'Equinix Suisse. (Quelle: Equinix)
Marco Dottarelli, directeur d'Equinix Suisse. (Quelle: Equinix)

Marco Dottarelli a lu avec scepticisme le document de Mark Zuckerberg sur le futur de l’accès à internet, qui parle de l’importance de connecter les milliards de personnes n’y ayant pas encore accès. Le fondateur de Facebook évoquait l’amélioration nécessaire de l’efficacité de la transmission des données et des apps mobiles.

Pour le patron d’Equinix, ces bonnes intentions ne vont pas de soi. Se basant sur les chiffres d’EUROSTAT, Marco Dottarelli indique que 27% des Espagnols n’ont encore jamais utilisé internet. En Allemagne, ils seraient 15%, comme en Suisse, selon NET-Metrix-Base. C’est déjà une amélioration depuis la dernière statistique de 2007.

«En Suisse, il y a beaucoup de gens connectés, car l’infrastructure est bien en place, et les câbles sont modernes, nous avons des centres de calculs à la pointe, qui permettent une grande vitesse de transmission de données et peu de latence. Mais les utilisateurs ne sont souvent pas conscients que ces données doivent être stockées quelque part.»

Un réseau de centres de données est nécessaire

Selon le directeur de la firme active dans l’interconnexion et les data centers, c’est bien la construction d’un réseau fiable aux quatre coins de la planète qui est la clé d’un meilleur accès à internet. Cela devrait permettre au tiers de l’humanité qui n’a jamais été connecté de s’y mettre. La construction d’un vaste système de stockage de données représente un défi de taille - mais nécessaire - pour le world wide web.

La volonté de Facebook et compagnie de généraliser l’accès à la toile ne doit pas servir uniquement des velléités commerciales, poursuit le même homme. Au contraire, il pourrait être le support pour l’éducation de populations analphabètes dans des régions reculées, avec un enseignement en ligne. Internet pourrait également permettre des consultations médicales à distance, et développer la démocratie participative.

«Mais cela n’est possible que si les fournisseurs de contenus et services peuvent se développer au niveau mondial, et accéder à un réseau de data centers indépendants. Le secteur privé peut jouer un rôle dans l’expansion du réseau mondial. Les autorités locales et les organisations internationales ont la responsabilité de créer les conditions-cadres de cet accès global», conclut Marco Dottarelli.

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