Publicité programmatique

Les pubs de nombreuses grandes marques sont diffusées sur des sites au contenu généré par l’IA

Des sites web et des contenus générés par l'IA se financent grâce aux publicités de grandes marques, à l’insu de ces dernières. En cause: les systèmes de publicité programmatique, principalement ceux de Google Ads.

(Source: <a href="https://unsplash.com/@rubaitulazad?utm_source=unsplash&utm_medium=referral&utm_content=creditCopyText">Rubaitul Azad</a> on <a href="https://unsplash.com/photos/K1Hns0VkihQ?utm_source=unsplash&utm_medium=referral&utm_content=creditCopyText">Unsplash</a>)
(Source: Rubaitul Azad on Unsplash)

Selon un rapport récent de l'organisme de recherche sur les médias NewsGuard, certaines grandes marques financent involontairement des sites truffés d'articles générés ou copiés à l'aide d'outils d’IA. Le rapport évoque 141 multinationales, dont les publicités programmatiques se retrouvent diffusées sur ces sites au contenu créé automatiquement et plagiant souvent des médias établis sans les citer comme sources. 

Pour rappel, les techniques de publicités programmatiques puisent dans les données en temps réel et les algorithmes pour automatiser les processus d’achat et de vente dans le cadre de campagnes marketing en ligne, ainsi que pour diffuser ces publicités de façon ultra ciblée. Les annonces placées sur les sites peu fiables identifiés par NewsGuard sont donc placées automatiquement par un système, à l'insu des marques concernées. Plus de 90% des pubs en ligne diffusées sur ces plateformes peu scrupuleuses proviennent des services Google Ads. «Bien que de nombreux annonceurs et leurs agences de publicité tiennent des "listes d'exclusion" de sites web "dangereux pour la marque" sur lesquels leur publicité ne doit pas apparaître, ces listes ne sont souvent pas tenues à jour», font observer les auteurs du rapport. 

1’200 articles par jour sans supervision humaine

Le nombre de sites web en question serait en constante augmentation. L’un d’entre eux publie en moyenne plus de 1’200 articles par jour. Certains des ces sites web semblent avoir utilisé des algorithmes d'IA pour copier des articles de médias établis sans en indiquer la source. En outre, les articles publiés par ces plateformes bénéficiant des annonces payantes de grandes marques contiennent parfois des avertissements d’erreur, produits typiquement par des chatbots d'intelligence artificielle, démontrant qu'un site semble n'avoir que peu ou pas de supervision éditoriale humaine, selon le rapport de NewsGuard

L'organisme de recherche sur les médias souligne ne pas avoir souhaité divulguer les marques concernées par ce financement non consenti de «fermes à contenus», étant donné qu’il est «probable qu'aucune des marques ou de leurs agences de publicité n'avait la moindre idée que leurs publicités apparaîtraient sur ces sites peu fiables, pilotés par l'IA». Les analystes précisent toutefois qu’il s'agit d'un large éventail d'annonceurs de premier plan, dont des grandes banques, des grands magasins de luxe, des services de diffusion en continu, des marques de vêtements de sport, une plateforme numérique de la Silicon Valley, une grande chaîne de supermarchés européenne, ainsi que deux des plus grandes sociétés de technologie grand public au monde. 
 

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