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Facebook tente de rassurer les non-utilisateurs qu’il traque

Face au Sénat américain, Mark Zuckerberg n’avait pas répondu à la question du suivi de l’activité des internautes qui n’utilisent pas Facebook. Dans un communiqué plein de pédagogie, le réseau social ne nie pas mais tente de minimiser cette traque qu’il réalise «comme beaucoup d’autres entreprises».

(Source: Simon / Pixabay.com)
(Source: Simon / Pixabay.com)

Ce 16 avril, Facebook a diffusé un communiqué intitulé «Questions difficiles: Quelles données Facebook recueille-t-il lorsque je n'utilise pas Facebook? Et pourquoi ?» Questions sensibles en effet puisqu’elles font partie de celles face auxquelles Mark Zuckerberg, PDG de l’entreprise, a botté en touche la semaine dernière lors de son audition par le Sénat américain.

«Comprendre l'efficacité des publicités»

C’est David Baser qui s’est chargé de compléter les réponses de son jeune patron et d’«expliquer plus en détail l'information que nous obtenons d'autres sites Web et applications, la façon dont nous utilisons les données qu'ils nous envoient et les contrôles que vous avez.» Dans un style des plus pédagogiques le Product Management Director du réseau social aux 2 milliards d’utilisateurs explique en substance que tout site utilisant des produits Facebook (boutons like ou share, publicités, log in with Facebook...) envoie à Facebook l’adresse IP, le navigateur, le système d’exploitation et l’appareil utilisés mais aussi des cookies et éventuellement l’application qui a mené au site.

Le but: afficher les éléments correctement mais surtout permettre à Facebook d’honorer les services qu’il propose, que ce soit à travers Facebook Analytics ou sa régie publicitaire. Car, si l’entreprise capte avec Google l’essentiel du marché publicitaire digital mondial, c’est bien parce qu’elle permet «aux sites Web et aux applications de montrer les publicités des annonceurs Facebook, de diffuser leurs propres publicités sur Facebook ou ailleurs, et de comprendre l'efficacité de leurs publicités», explique le dirigeant qui poursuit: «lorsque vous visitez un site ou une application qui utilise nos services, nous recevons des informations même si vous êtes déconnecté ou que vous n'avez pas de compte Facebook.» Et voilà. Avec les cookies et les identificateurs d'appareils, Facebook détermine si l’internaute/mobinaute est un utilisateur du réseau. «Si ce n'est pas le cas, nous pouvons afficher une publicité pour les encourager à s'inscrire sur Facebook», ose même l’auteur du communiqué.

«Analyser le comportement des personnes»

Dans la zone de turbulences que traverse son entreprise, David Baser prend énormément de pincettes pour décrire ce fonctionnement. Il tente également de dédramatiser la chose via la stratégie de «tout le monde le fait»: «Twitter, Pinterest et LinkedIn ont tous des boutons Like et Share invitant les gens à partager des choses sur leurs services. Le service d’analyse d’audience de Google est très utilisé. Et Amazon, Google et Twitter offrent tous des fonctions de connexion. Ces entreprises - et bien d'autres - offrent également des services de publicité.»

Pour comprendre les capacités de Facebook à jouer avec les données des internautes connectées ou pas sur le réseau social, l’exercice de contrition de son Product Management Director est moins parlant que la page de présentation de Facebook Analytics, l’outil d’analyse d’audience concurrent de Google Analytics. Celle-ci propose «des données démographiques et des statistiques d’audiences détaillées pour vous aider à comprendre votre audience et à la segmenter avec beaucoup plus de précision, de façon à pouvoir analyser le comportement des personnes qui la composent. [...] Vous n’avez pas besoin d’installer Facebook Login ou tout autre service Facebook sur votre application pour pouvoir l’utiliser.»

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