Aliments tracés

Des chercheurs de l’EPFZ développent des micro capteurs biodégradables

Dans le but de garantir la traçabilité des produits alimentaires tout en respectant l’environnement et la santé, des chercheurs de l’EPFZ ont développé des micro capteurs biodégradables.

Micro capteur placé sur la peau d'un poisson.
Micro capteur placé sur la peau d'un poisson.

Des chercheurs de l’EPFZ ont développé des micro capteurs biodégradables destinés aux produits alimentaires afin d’en assurer la traçabilité. Ultra fins, ces micro capteurs sont cinq fois plus fins qu’un cheveu humain et se composent de matériaux non toxiques. L’EPFZ indique que les micro capteurs actuellement disponibles sur le marché contiennent très souvent des métaux précieux nuisibles pour l’environnement et la santé: «Ces capteurs ne sont pas adaptables à des utilisations médicales, qui requièrent un contact direct avec le corps humain, ou au domaine alimentaire».

Les capteurs de l’EPFZ contiennent un filament composé de magnésium, de dioxyde de silicium et de nitrure. «Le magnésium est une composante importante de notre alimentation, alors que le dioxyde de silicium et le nitrure sont biocompatibles et dissolubles dans l'eau», explique la haute école. Les capteurs se dissolvent après 67 jours passés dans une solution saline et fonctionnent encore un jour après avoir été immergés dans l’eau, «ce qui pourrait suffire à tracer la route d’un poisson envoyé du Japon jusqu’en Europe».

Côté énergétique, les chercheurs ont connecté le senseur à une micro-batterie externe contenant une puce, qui n’est quant à elle pas biodégradable. La puce contient un microprocesseur et un transmetteur qui envoie la température de l’aliment via Bluetooth à un ordinateur externe. Le système permet ainsi de surveiller le degré de froid ou de chaleur d'un produit sur une zone allant de 10 à 20 mètres.

Une application dans 5 à 10 ans

Giovanni Salvatore, chercheur de l’EPFZ ayant participé au projet, prédit que les micro senseurs qu’il a développés feront partie du quotidien d’ici 5 à 10 ans, selon le niveau d’intérêt montré par l’industrie: «Une fois que les prix des biocapteurs auront suffisamment baissé, ils pourront être utilisés dans n’importe quel domaine. Ils assureront le lien entre le monde physique et digital, transportant les aliments dans l’Internet des objets».

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