Tricherie

Uber reconnaît avoir employé un logiciel pour éviter les contrôles

Développé en 2014, le logiciel Greyball a notamment été utilisé aux Etats-Unis et en France, pour lutter contre les contrôles des autorités et des chauffeurs de taxis à l'encontre d'Uber.

(Source: Fotolia)
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Suite aux révélations du New York Times, Uber a admis l’existence du logiciel secret Greyball permettant à ses chauffeurs d’éviter d’être contrôlés par la police. A la suite de cette affaire, Uber a annoncé avoir renconcé d'utiliser cet outil. La solution a notamment été utilisée aux Etats-Unis et en France. Selon le New York Times, le logiciel fonctionne grâce aux données personnelles des utilisateurs recueillies via l’application. Il permet ainsi d’identifier des policiers en civil et des autorités de régulation. Le logiciel leur montre alors une fausse situation sur leur smartphone, avec des voitures fantômes en mouvement.

Greyball met aussi hors limites certains bâtiments du gouvernement en utilisant des techniques de geofencing. Une autre manière d'évincer les contrôleurs consiste aussi à vérifier que le numéro de carte bancaire accolé à un client est bien lié à une carte personnelle, et non à un compte gouvernemental ou de la police, précise encore le New York Times. Au total, le quotidien américain indique qu’Uber avait répertorié une douzaine de signes pour déterminer si un nouvel utilisateur de l’application mobile était un passager «réel» ou un policier. Et si ces indices ne suffisaient pas, les employés d’Uber allaient chercher en ligne toutes les informations susceptibles de les aider dans cette identification. Lorsqu'un utilisateur était reconnu comme travaillant pour les autorités, Greyball associait à son nom un code pour qu’il ne puisse jamais obtenir une course.

Selon Uber, le but était de protéger les chauffeurs contre des concurrents malintentionnés comme elle le souligne dans un communiqué relayé par les médias. «Greyball empêche les demandes d'utilisateurs frauduleux qui violent les termes du service, que ce soit des gens qui veulent s'en prendre physiquement aux chauffeurs, des concurrents voulant perturber nos opérations, ou des opposants qui s'allient aux autorités pour des opérations secrètes visant à piéger nos conducteurs». L’entreprise précise que le logiciel a notamment été utilisé dans des lieux où les chauffeurs craignaient pour leur sécurité, mais seulement «rarement» pour éviter d'avoir affaire aux forces de l'ordre.

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