Révision des orientations

Vers une réforme de l’apprentissage d’informaticien

| Mise à jour
par bastienb

ICT-Formation professionnelle Suisse veut réformer l’apprentissage d’informaticien. Parmi ses propositions figurent notamment la suppression de deux orientations et l’uniformisation du cursus au niveau national.

ICT-Formation professionnelle Suisse prépare la soumission d’un projet de révision de l’apprentissage d’informaticien réduisant le nombre d’orientations possibles. Celui-ci sera adressé au Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI) dans les prochaines semaines. L’option généraliste et l’orientation «support» actuellement disponibles devraient disparaître de la palette à l’horizon 2014. Au final, ce sont donc deux orientations  qui devraient persister «développement d’applications» et «technique de systèmes» ainsi qu’une nouvelle orientation « informatique de gestion», laquelle se baserait largement sur l’option généraliste existante.

Besoin d’apprentis en «développement d’applications» et en «technique de systèmes»

Consultées par l’association professionnelle, les entreprises formatrices ont indiqué que la majorité des apprentis qu’elles emploient actuellement suivent soit l’orientation «technique de systèmes» (43,5%), soit celle «développement d’applications» (39,7%). Seuls 7,1% des apprentis suivent l’orientation «support» et 9,7% l’option généraliste.  Ces chiffres sont le résultat d’une enquête à laquelle 507 entreprises représentant 4644 des 6000 places d’apprentissage d’informaticien ont participé. Interrogées à propos des besoins futurs de l’économie, les sociétés prévoient notamment une forte de demande pour les filières «développement d’applications» et de «technique de systèmes». En outre, les sociétés disent d’abord engager des apprentis pour former leur future relève (81,3% des entreprises évoquent cette raison) puis ensuite «pour faire quelque chose de bien» (44,8% des entreprises évoquent cette raison).

Les attentes des sociétés formatrices vis-à-vis de la réforme concernent d’abord la révision des profils de compétences (considérée par 96,9% des répondants comme important ou assez important), l’adaptation de la formation aux besoins de l’économie (considérée par 95,5% des répondants comme important ou assez important), puis l’uniformisation de la formation à l’échelle nationale (considérée par 80,2% des répondants comme important ou assez important).

La barrière de rösti, un obstacle à l’uniformisation?

En entretien avec le site alémanique Computerworld.ch, Jörg Aebischer, le directeur d’ICT-Formation professionnelle Suisse, exprime son souhait de pouvoir compter sur le soutien commun de tous les cantons pour son projet de réforme, notamment au point de vue de l’uniformisation du cursus. Néanmoins, à ses yeux rien n’est encore acquis particulièrement en raison de certaines habitudes cantonales romandes. En effet, certains cantons - il cite l’exemple du Valais - proposeraient pour l’heure uniquement la formation généraliste et pour des raisons organisationnelles et financières ne seraient pas en mesure de passer à un système à trois orientations tel que prévu par le projet. A cet écueil, s’ajouterait un röstigraben culturel concernant le système de formation dual. Alors que nos voisins d’outre-Sarine forment d’abord leurs apprentis en entreprise avant de les envoyer aux cours, notre conception de la formation serait beaucoup plus scolaire. Du point de Jörg Aebischer, il serait plus judicieux d’adopter au niveau suisse le système de formation en alternance qui a déjà prouvé ses vertus et qui permet une meilleure adéquation entre la formation et les besoins de l’économie.

 

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